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Villa Gaspari-Ramelli, un royaume de l’art à Sisco

jeudi 7 juin 2012, par Journal de la Corse

Patricia Pinzuti-Gintz et Patrick Chaland font partie des cinq nouveaux artistes présentés par Rose Marie Carrega dans sa maison de Sisco. Détour obligé !

Dans la demeure capcorsine pas de salle d’exposition séparée mais des tableaux, des dessins, des sculptures partout… Foisonnante présence d’artistes. Tous les styles du figuratif à l’abstrait. Tous les genres du paysage flamboyant au personnage esquissé dans un intérieur. Toutes les expressions comme en une ample et paisible confrontation distillant l’étonnement, le sourire, ou l’interrogation pensive. En été le jardin est lui aussi de la fête avec arbres et fleurs appelés à mettre en scène réalisations sur toile ou sur pierre. Belle et vivante demeure qui a pris un nouvel éclat quand, en 2009, Rose Marie Carrega a décidé d’en ouvrir les portes aux artistes et au public. Toujours délicat et pertinent le travail (dont beaucoup d’inédits) de Patricia Pinzuti-Gintz accroché dans la salle à manger. Toujours en noir (parfois bleuté) et blanc ses jeux ouvrés sur la transparence. Toujours la finesse du trait et la gracilité de l’organza, de la tarlatane, du tulle, et ce papier de soie à l’élégance raffinée. L’exposition est intitulée « Retours » pour suggérer ces introspections tumultueuses ou lancinantes qui accompagnent le cours d’une vie. Les œuvres se nomment « L’ange bleu », « Mary’s blues », « L’envol de la cuisine », « La transhumance « des titres qui sont déjà des clés pour pénétrer leurs mystères. A l’image de cette « Petite robe de la Toussaint » qui semble prête à s’élancer sur un rythme doux et grave à la fois, tout est aérien dans les propositions de Patricia Pinzuti-Gintz. Tout évoque des territoires secrets qui ne demandent qu’à être explorés. Au rez-de-chaussée Patrick Chaland a posté ses sculptures en sentinelles lumineuses captant rayons du jour ou raies de spots électriques dans le cristal dont leurs corps sont modelés. Le travail du sculpteur est exclusivement figuratif. Sa fascination pour le verre le pousse presque jalousement à n’œuvrer que ce matériau. Verre vecteur du rêve. Du fantasme. Et la poésie convoquée sur la courbe éclatante d’une « Danaïde »… Chaland sculpte encore la vague en son mouvement ondoyant. La pièce la plus achevée ? Peut-être ce « Janus » au deux visages, osmose de force et de fragilité emprisonnant une partition de clarté telle un joyau.

Michèle Acquaviva-Pache

NB : A découvrir également des œuvres de Pierre Barat, d’Hervé Anselmett, de Stéphanie Eveillau.

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