« Celle qui arriva voilée »
Catalina Maroselli-Matteoli nous propose, à travers « Celle qui arriva voilée », son dernier roman paru aux éditions Persée, le voyage de Mira la Juive vers ses racines corses. Un voyage où histoire, culture et traditions se mêlent avec, en toile de fond, le mystère de la femme.
Florence, capitale culturelle de l’Europe de la Renaissance, son somptueux monde des tissus, son époque dense. Tel est le point de départ choisi par Catalina Maroselli-Matteoli pour son dernier roman, intitulé « Celle qui arriva voilé ». Dans l’Europe méditerranéenne de la fin du XVe siècle, en pleine Renaissance, Mira la Juive va entamer une quête initiatique qui la conduira jusqu’à ses racines dans l’île de Beauté. Perçant, au fil des pages, et au gré de la rencontre de chacun des personnages, les secrets enfouis par cette femme mystérieuse, le lecteur, envoûté par la plume de Catalina Maroselli-Matteoli, est lui-même invité au voyage.
Deux fils conducteurs : la femme et l’histoire de l’Euro Méditerranée
« Le thème de la femme m’a toujours habitée, avoue l’auteur, il constitue l’un des fils conducteurs que l’on retrouve dans chacun de mes romans. » On retrouve, en effet, cette thématique depuis « À la reconquête de la dignité », premier ouvrage de Catalina Maroselli-Matteoli jusqu’à « Celle qui arriva voilée » en passant par trois autres romans, « L’identité corse : une réalité dans l’Europe », « La femme sans nom » et « La Sépharade » (traduit en Catalan), qui raconte le parcours des juifs d’Espagne après leur expulsion en 1492. Après une formation en Lettres et une carrière d’avocate, l’écrivain s’est dirigé vers la recherche et plus particulièrement l’Euro Méditerranée, berceau de bien des courants, qu’il soit historique, culturel ou religieux. « L’essentiel, confie t-elle, consiste à resituer l’histoire de la Corse dans ce contexte Euro Méditerranéen. » Une deuxième constante qui jalonne chacun de ses romans depuis ses débuts. « J’ai commencé à écrire il y a une vingtaine d’années, j’ai porté longtemps ce désir avant qu’il ne se concrétise. C’est une évolution de la vie. »
Quatre ans de travail
« Celle qui arriva voilée », un titre qui évoque, à la fois les tissus précieux de la Renaissance et le mystère de la femme, a nécessité quatre ans de travail. « J’ai construit la trame en faisant, au préalable, coller le personnage à la réalité historique. Cela m’a contrainte de me rendre en Espagne, en Provence et en Italie. » Ainsi, après deux années d’investigations en passa nt par des lieux de recherche tels que l’Institut d’Histoire Economique de Méditerranée (Toscane), la bibliothèque de Florence, les musées d’histoire maritime et de la Méditerranée (Barcelone), le musée d’histoire de la ville de Marseille, la bibliothèque et les archives de la Chambre de Commerce de Marseille ou la bibliothèque municipale de Marseille, l’écrivain a pu nourrir sa pensée et sa réflexion pour donner naissance, après deux nouvelles années, dédiées à l’écriture, cette fois, à son cinquième roman. Là, entre traditions, histoire, culture et religion, chacun est convié à un véritable voyage initiatique.
Philippe Peraut
« Celle qui arriva voilée », Catalina Maroselli Matteoli Editions Persée. 19,78€