Au musée « neuf » de Bastia
Dans le très beau palais des Gouverneurs de Bastia un musée de la ville rénové – tout comme le lieu – de A à Z. Occasion rêvée de visiter des expositions temporaires en concordance avec la thématique muséale choisie : l’art et l’histoire bastiaise. Au programme jusqu’en décembre une opportunité de redécouvrir l’œuvre du sculpteur, Jean Mathieu Pekle.
Il a bien changé le musée de Bastia. Certes le chemin a été long et jalonné d’ornières ! Finie l’ethnologie corse dévolue définitivement à Corte, bonjour l’art et l’histoire de Bastia. Lenteur des travaux encore accentuée par un changement d’architecte. Obligation également de compléter des collections comportant beaucoup trop de lacunes. Bref, 50% des œuvres présentées dorénavant sont soit des acquisitions récentes, soit des dons de particuliers, soit des prêts. Autant de fruits de recherches entreprises en Corse, en France, à l’étranger. Et toujours la nécessité de peaufiner la présentation des pièces en améliorant ou en approfondissant les informations à leur sujet. La mutation du musée s’est opérée sous la direction de la conservatrice, Élisabeth Cornetto, en poste depuis 1995. C’est elle qui a ancré la décision d’abandonner la référence chronologique et d’adopter un traitement muséographique par thèmes. Ainsi l’évolution urbaine et la vie quotidienne trouvent-elles place au rez-de-chaussée ; l’histoire sociale, économique, politique, culturelle ont leur espace au premier étage. Dans de nombreuses salles le multimédia vient avec pertinence éclairer, enrichir, ou fournir des éléments supplémentaires concernant des œuvres présentées ou différentes périodes. Tous les ans devraient être proposés – si le budget l’autorise – deux expositions temporaires. La prochaine ? « Bastia en 1943 » à travers une collection de dessins d’enfants de la guerre. En projet des coups de phare sur des lauréats du legs Sisco. Dans le domaine de l’accompagnement du public il est envisagé d’équiper le musée d’audio-guides (anglais, italien, allemand, corse), car les notices actuelles ne sont malheureusement qu’en français ! Élisabeth Cornetto aimerait aussi ouvrir les portes à l’art contemporain – on ne pourrait que s’en réjouir … En attendant la cour du Palais des Gouverneurs accueille spectacles de théâtre ou de musique. Dans cette ambiance désormais stimulante du musée, un regret : la disparition du pavage noir et blanc de la salle d’apparat, qui pour n’être pas d’époque était cependant fort bel anachronisme !
Michèle Acquaviva-Pache