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UN CLASSIQUE POUR LES ENFANTS

jeudi 15 décembre 2011, par Journal de la Corse

Nous voici près de Noël. Parmi les présents que les enfants peuvent recevoir, pourquoi pas un album de bonne et saine musique ? Le conte musical « Pierre et le loup » de Serge Prokofiev, souvent joué mais encore ignoré de beaucoup, semble parfaitement convenir à l’appétit « d’histoires » des tout petits. Sans compter son intérêt culturel. Raconté et commenté par Eve Ruggieri, cet ouvrage, de surcroît un chef d’œuvre, vient de paraître sur le marché du disque (1) Le sujet en est bien connu des mélomanes. Le petit Pierre, un matin de printemps, sort dans la grande prairie verte. Sur l‘une des branches d‘un grand arbre est assis un petit oiseau (rôle de la flûte à l‘orchestre). Un canard arrive, le bec au vent (rôle du hautbois).Le petit oiseau et le canard se disputent. Quelque chose attire l‘attention de Pierre. C‘est le chat (rôle de la clarinette). Dès lors, l‘oiseau s‘envole. Le grand père arrive, furieux parce que Pierre est allé seul dans la prairie (rôle du basson). Un loup gris sort de la forêt, (rôle joué par trois cors). Pierre, sans frayeur, se tient derrière la barrière fermée et suit les événements. L’oiseau agace le loup qui voudrait l’attraper. Pierre fait un lasso et attrape le loup par la queue. Des chasseurs sortent de la forêt et tirent plein de coups de feu. (rôle des timbales). C’est la marche triomphale. On retrouve chez Prokofiev, inspiré parfois par la Commedia dell‘arte, un rapport lié à une tradition du merveilleux où la féerie scénique s’accorde avec la magie des couleurs sonores et le charme des contours mélodiques. On remarque immédiatement la verve et la volubilité caractéristiques de sa musique. On y perçoit, comme le notait Emile Vuillermoz, des notations amusantes et des détails pittoresques, traduits par une orchestration colorée. Chez certains êtres, la musique est un langage naturel qui peut être proféré spontanément. C’est le cas de Prokofiev. Chez lui, la conscience et l’application allaient de pair avec le don instinctif. Nous revoici proches des enfants. Mouvement et force. Le théâtre donna au compositeur des joies presqu’enfantines. Il croyait à la féerie.

Vincent Azamberti

(1) L‘orchestre Prométhée joue sous la direction de Pierre Michel Durand Radio classique.0001 12 bis Place Henri Bergson 75008 Paris.

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