Le Gazelec caracole en tête du National après un mois de compétition. Pour autant, Thierry Laurey, le coach « rouge et bleu », refuse de s’enflammer et prône la sérénité et le travail. Entretien…
Dix points après quatre journées, un championnat prometteur pour le gazelec. Qu’en pensez-vous ?
C’est, il est vrai, une satisfaction. On n’était pas sûr, compte tenu du calendrier, de démarrer aussi bien. Dix points sur douze, c’est encourageant. En coupe de la Ligue, nous avions fait un match de qualité face à un ancien pensionnaire de L1. C’est positif mais le championnat débute à peine, il ne faut pas s’endormir et continuer à travailler pour améliorer encore plus nos prestations.
Peut-on considérer que le club a « digéré » la saison dernière ?
On a voulu, effectivement, tirer un trait sur ce qu’il s’était passé l’an dernier. L’équipe était en fin de cycle. Il a fallu renouveler en grande partie l’effectif. Nous avons conservé les joueurs qui nous semblaient les plus capables de nous conduire vers ce nouveau départ en y ajoutant des éléments ayant le profil recherché afin de pouvoir jouer les premiers rôles dans la compétition.
Parlons, justement, d’objectif. Le GFCA vise-t-il un retour en Ligue 2 ?
Il est inutile de se mettre une pression supplémentaire sur les épaules. Quand on parle de jouer les premiers rôles, cela ne veut pas obligatoirement dire les trois premiers du classement. Une place dans le top six me convient amplement pour l’instant. Si l’occasion se présente en cours de championnat, nous y songerons mais ce n’est, actuellement pas à l’ordre du jour. N’oublions pas que nous avons, malgré le statut pro qui a été maintenu et grâce auquel on a pu engager certains joueurs, un budget de milieu de tableau. L’objectif, c’est donc de viser le premier tiers du championnat.
Quel est votre sentiment sur le groupe ?
Il a une importante marge de progression, travaille dans une excellente ambiance et vit très bien. Ce sont des bases sur lesquelles il faudra s’appuyer tout au long de la saison en nous efforçant de nous améliorer au fil des matchs. On doit travailler dans la sérénité en prenant du plaisir à chaque match, ce qui a été le cas depuis le début.
On qualifie le Gaz d’équipe joueuse, c’est aussi votre sentiment ?
C’est ma vision du football. On a eu la chance de recruter beaucoup de joueurs dans le domaine offensif, c’était aussi mon souhait. Le National est un championnat compliqué où il faut marquer des buts et donc, aller de l’avant. On a des joueurs qui évoluent dans des registres différents avec la vitesse. On sait que l’on sera performant devant mais on doit s’appuyer sur une base défensive solide.
Quelles sont les équipes qui vous paraissent les mieux armées pour disputer l’accession ?
Amiens et Fréjus disposent d’un budget conséquent et d’un effectif taillé pour jouer l’accession. Derrière, des équipes comme Colmar ou Orléans et même Luzenac auront, également, leur mot à dire. Paradoxalement, je ne vois pas Strasbourg sur la durée du championnat. Malgré la présence de 15000 spectateurs à la Meinau, je ne suis pas certain qu’ils soient capables de jouer les premiers rôles. Pour notre part, nous sommes ambitieux mais pas prétentieux.
Vous avez une solide carte de visite comme ancien joueur de L1. Quel regard portez-vous sur le football aujourd’hui ?
Je suis les clubs où j’ai évolué notamment Montpellier, Saint-Etienne, Sochaux ou Valenciennes, mon club formateur. Mais je ne sais pas si je serais heureux d’être footballeur professionnel aujourd’hui. Il y avait, à mon époque, des notions de plaisir et de passion qui étaient évidentes qui tendent à disparaître au profit d’un système plus propice au business. C’est dommage.
Interview réalisée par Philippe Peraut