Benoît Pedretti « Je suis là pour aider le club à grandir »
Après Memo Ochoa, en 2011 et Adrian Mutu la saison dernière, l’ACA s’est « offert » une nouvelle star du ballon rond, française, celle-là : Benoît Pedretti. Avec 368 matchs en Ligue 1, une vingtaine en champions’League et 22 sélections en équipe de France, le milieu de terrain de 22 ans fait figure de star du côté des « rouge et blanc ». Il a accepté, dans cet entretien, d’évoquer sa carrière et ses perspectives avec l’ACA.
Qu’est-ce qui a motivé votre décision de venir à Ajaccio ?
Je savais que je n’aurai pas beaucoup de temps de jeu avec Lille, cette
saison. Ajaccio s’est manifesté. Personnellement, j’arrivé à un âge
où je veux toujours prendre du plaisir sur un terrain de football. En
tant que joueur professionnel, c’est ma priorité. Les dirigeants de l’ACA
m’ont présenté leur projet sportif et je dois dire que nous sommes très
rapidement tombés d’accord puisque quarante heures plus tard,
j’étais à Ajaccio !
Quel regard portez-vous sur votre nouveau club ?
Ajaccio est un club qui véhicule une très bonne image. Il est dans le
giron professionnel depuis une quinzaine d’année. On sent une
volonté d’aller de l’avant et de tout faire pour assurer sa pérennité en
Ligue 1. Ce sont des données importantes quand on fait le choix de
venir ici.
Le choix de Fabrizio Ravanelli comme entraîneur de l’ACA
a-t-il été décisif dans votre choix ?
C’est un ensemble de choses qui m’ont conduit ici mais il est certain
que l’aura dont jouit Fabrizio Ravanelli est importante. Il a été un
grand joueur et dispose d’un cv que l’on ne présente plus. Il débute
comme entraîneur, on espère réussir tous ensemble. On reste dans un
club français mais avec des méthodes étrangères.
Justement, vous n’avez pas participé à la phase de préparation
du club. Un avantage ou un inconvénient ?
(rires). Oui, j’ai découvert de nouvelles méthodes de travail. Pour ma
part, j’avais effectué toute la préparation et les matchs amicaux avec
Lille. Je suis arrivé fin prêt même si les début furent difficiles sur le
plan physique.
Gardez-vous de bons souvenirs du stade François Coty
sous vos anciennes couleurs ?
Je crois qu’à l’exception d’Auxerre, en coupe, et Marseille en
championnat, je n’ai perdu, que ce soit avec Sochaux, Lyon, ou Lille,
ce sont donc de bons souvenirs.
Parmi les clubs où vous avez évolué, lequel vous a laissé
le meilleur souvenir ?
Ils m’ont tous marqué que ce soit Auxerre, Lille ou Lyon avec de grands
moments vécus en Ligue des Champions, ou Marseille avec ce qu’il
représente dans le football français. Paradoxalement, s’il fallait en choisir
un, ce serait Sochaux mon club formateur. C’est là où j’ai débuté et
cela ne s’oublie pas.
Les médias nationaux évoquent souvent un contexte particulier
en Corse. Qu’en pensez-vous ?
Vous savez, partout où l’on va, il y a un contexte différent. Jouer à
Ajaccio n’est pas plus délicat quie d’aller à Marseille, Nice, Lyon ou
Paris. Il y a certainement des idées préconçues. Sur le terrain, comme
en dehors, ça s’est toujours très bien passé.
Vos débuts en « rouge et blanc » face à Saint-Etienne ?
Je pense que l’équipe a livré un bon match surtout en première mitemps
où l’on a fait plus que jeu égal avec l’adversaire. Dans ce genre
de match, et compte tenu de la très forte chaleur, il était très difficile
de jouer et celui qui ouvrait le score avait de grandes chances de l’emporter.
Saint-Etienne a été plus expérimenté, réaliste et su nous contenir.
Maintenant, je pense que l’on a pas à rougir, un championnat se joue
sur dix mois et 38 journées. On savait avec Sainté, Paris et Nice, que
l’on aurait un début de compétition difficile mais il n’y a pas péril en
la demeure.
On attend beaucoup de vous en tant que « patron » du
milieu de terrain. Une pression supplémentaire ?
Je ne suis pas venu pour être le patron de l’équipe. Je pense qu’il faut
rester humble et travailler pour avancer. Je suis très heureux d’être
ici. Il y a un très bon groupe. On sait que l’on ne jouera pas, tous les
quinze jours devant 20000 spectateurs mais on sent un réel engouement
autour du club. Personnellement, je suis là pour donner le maximum
de moi-même, jouer comme je n’ai toujours fait partout où je suis passé,
apporter mon expérience et aider le club à grandir.
Votre ancien coéquipier Cédric Hengbart, vous a-t-il dit
que le jeudi matin c’est cours de Corse ?
(Rires). Ah non, il ne m’a pas prévenu ! C’est enrichissant et c’est
aussi une manière de s’intégrer. Il faut découvrir les gens et la région,
c’est important de ne pas rester dans son coin. Bon, il est vrai que,
pour l’heure, l’essentiel reste le rectangle vert.
• Interview réalisée par Philippe Peraut