Qui est l’héroïne de votre spectacle pour enfants, « Les palabrablas de Nelly », programmé jeudi à Sant’Angelo ?
Nelly est une petite fille espiègle qui fait toutes les bêtises possibles pour embêter ses parents… Ce prénom de Nelly je l’associe volontiers aux petites pestes ! C’est également ainsi que s’appelle ma mère qui m’aide à transposer pour la scène les histoires que j’adapte des livres.
Justement dans quels livres puisez-vous votre inspiration ?
Pas dans les contes. Dans la littérature enfantine. D’abord je me suis tourné vers les livres que j’avais adorés à cinq ans : Pef, puis Alain Metz. Mon but est d’ailleurs d’amener les enfants à la lecture.
Quel âge a le public auquel vous vous adressez ?
Deux ans dans les médiathèques ajacciennes. Cinq ans dans les écoles. Pour les tout petits il faut du mouvement et du son. Pour les plus grands je privilégie le récit.
Quels jeux de scène attend un jeune public ?
Il aime que je change de voix, de personnalité, de gestuelle ce qui est super drôle à faire ! Ça me plait énormément… D’emblée j’ai décidé de jouer sans artifices en étant capable de m’adapter à toutes les salles, tous les lieux. A mon répertoire : quarante histoires que j’allonge ou raccourcis selon le contexte.
Les particularités, selon vous, du théâtre jeunesse ou enfantin, quel est le mot que vous préférez ?
Si on n’est pas sur scène de toute son âme, de toutes ses tripes, les enfants vont vite décrocher. Ils sont très exigeants. Ils veulent du vécu, du passionné. On ne peut leur mentir. Si l’histoire ne leur plait pas, ils cessent d’écouter. Mais attention une enfant arrive parfaitement à écouter tout en faisant du bruit ! Autre caractéristique : les petits participent activement en intervenant sur le cours de l’histoire. C’est un public très vivant ce qui a son charme.
La formule d’un spectacle réussi ?
Quand parents et enfants quittent la salle avec un sourire montrant qu’ils sont contents !
Pourquoi avoir choisi d’appeler votre compagnie, Kida Sauce Action ?
On voulait un nom qui connote le mouvement, qui sonne comme un jeu de mots. Ce nom, les gens se le sont vite approprié.
Les étapes de votre parcours ?
Au départ j’étais partie pour faire des études d’histoire-géographie à Nice. Lorsque j’ai découvert qu’il y avait des cours de musicologie et de théâtre j’ai changé de voie. L’époque était à l’inter-culturalité, j’ai donc suivi une licence professionnelle « acteur-sud », un enseignement qui misait sur le théâtre en région. Décidée à rentrer en Corse j’ai soumis un projet à Christine Fernandez, conservatrice de la bibliothèque d’Ajaccio. En 2004, je créais chez moi Kida Sauce Action et commençais mon activité au musée, puis dans les bibliothèques départementales et dans les écoles.
Rude ce retour au bercail ?
Même si ce n’est pas évident d’être intermittente du spectacle ici, même s’il faut lutter chaque jour, je suis heureuse d’être rentrée. Ici, j’ai fait la connaissance de belles personnes, et eu de jolies rencontres.
Votre activité parallèlement au spectacle ?
Chaque semaine nous organisons trois ateliers qui réunissent une trentaine de participants. L’un pour les 6-10 ans. Le second pour les ados. Le troisième pour les adultes. On apprend à respirer, à articuler, à s’exprimer avec le corps…
Vous avez lancé un « Cabaret des arts » au « Bistrot du cours ». Pourquoi ? Votre programme ?
Ces soirées cabaret organisées une fois par mois sont une manière de montrer ce qu’est mon vrai métier à ceux qui me demandent en quoi il consiste. Mon vrai métier c’est la scène, c’est le spectacle. D’où mon désir d’inviter des artistes à se produire en public. A côté du théâtre, des concerts, des projections il y a aussi des expos. C’est toujours un moment d’échanges simples et conviviaux.
Propos recueillis par M.A-P