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Rencontre avec Valérie Salducci

jeudi 8 septembre 2011, par Journal de la Corse

« Dès le début on a voulu présenter du traditionnel et des créations sans lesquelles la tradition ne peut continuer à vivre, et mettre l’accent sur la voix. On a, toujours, également associé la musique savante. »

Valérie Salducci

Recherchez-vous systématiquement un équilibre entre genres musicaux des groupes ou artistes présentés et leurs horizons géographiques ?

Lors de nos vingt deux éditions précédentes on a accueillis beaucoup de musiciens et de chanteurs, et on cherche toujours à inviter des groupes venant de nouvelles régions. Mais ça devient difficile après tant d’années ! Ce qu’il nous faudrait c’est un budget en conséquence pour pouvoir se déplacer à la découverte de l’inédit. Dès le début on a voulu présenter du traditionnel et des créations sans lesquelles la tradition ne peut continuer à vivre. On a, toujours, également associé la musique savante.

Puisqu’on en parle, votre définition de la musique savante ?

La musique savante est écrite sur des partitions contrairement à notre usage en Corse. L’Ensemble Dialogos va par exemple interpréter des polyphonies transmises sur partitions. Ce type de travail, pour mettre au point un tel répertoire, exige un long et patient travail.

Cette musique n’est-elle pas difficile d’accès ?

Il n’y a pas de difficultés particulières. C’est très beau. Très bien chanté. On n’a qu’à se laisser porter par la voix. Il y a quatre chanteuses dans l’Ensemble Dialogos alors que Dolce Mémoire réunit voix et instruments.

Dans ce programme 2011 vous faites une belle place à la musique sacrée. C’est un retour aux sources ?

On accorde une grande importance à la spiritualité et donc à la musique sacrée. Interviennent aussi les hasards du calendrier et la disponibilité des artistes.

En ouverture Doulce Mémoire propose « Laudes » des chants issus des répertoires de confréries chrétiennes et musulmanes. Ces pièces sont-elles comparables ?

Chez les catholiques les laudes sont des psaumes de louanges chantés à l’aurore durant l’office qui suit les mâtines. Après avoir exploré les chants religieux côté institutions, Doulce Mémoire s’est tourné vers les morceaux composés par les confréries chrétiennes d’Occident et musulmanes d’Orient. Le résultats de ces recherches, impulsées par un chanteur iranien, est tout à fait étonnant, et touche intensément notre sensibilité.

En clôture doit se produire le trio Jourban. Comment se situe-t-il dans la musique palestinienne ?

Les trois frères Jourban sont héritiers de générations de luthiers. Ils ont une grande connaissance de la culture de l’oud. Il y a longtemps que nous suivons le parcours de ce trio et on voulait absolument le recevoir à Calvi. Il joue du traditionnel et des créations. Il compose également de la musique de film. Il est encore renommé pour ses improvisations.

Pourquoi le rideau des « Rencontres » ne se lève-t-il plus à Bastia comme c’était la coutume ?

Parce que le théâtre est fermé pour travaux. Parce que Doulce Mémoire n’était disponible que le 13 septembre et que cet ensemble a besoin de beaucoup de répétitions avant une représentation ce qui était lourd à organiser à la cathédrale de Bastia. Pour des raisons pratiques l’ensemble va donc se produire à Calvi.

Comment est né ce « Cantu di l’acqua » créé par l’ensemble italien Conductus dirigé par Marcello Ferra et A Filetta ?

Marcello Ferra est venu à Calvi il y a trois ans. Il a eu envie de travailler avec A Filetta. L’ébauche de cette collaboration s’est formalisée d’abord à Pigna. Artistiquement et humainement tout s’est bien passé et décision a été prise de continuer cette réalisation qui doit être finalisée en 2012. Sur le thème de l’eau un répertoire complet va être créé.

A Filetta et Daniele di Bonaventura au bandonéon va chanter « Di Corsica riposu. Requiem pour deux regards ». A quelle occasion a été composé et écrit ce chant de deuil ?

Après la mort sur la route de deux jeunes Lisulani en 2001. Tous deux s’appelaient Nicolas, l’un était le neveu de Jean Claude Acquaviva. Ce requiem est une œuvre de création et de réflexion sur une tragédie.

Propos recueillis par M.A-P

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