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Rencontre avec Dominique Landron

jeudi 17 mai 2012, par Journal de la Corse

« Offrir au public insulaire l’opportunité de découvrir le cinéma d’aujourd’hui » Dominique Landron

Quand et comment vous est venue l’idée de cette décentralisation de « La Semaine de la Critique » en Corse ?

Avec le Syndicat français de la Critique de Cinéma nous avons toujours eu d’excellentes relations. Entre nos deux équipes s’est établi une bonne connaissance mutuelle aussi quand il a été question d’une décentralisation de « La Semaine de la Critique » sur Rome, Paris, le Liban, le Mexique nous avons souhaité qu’il en soit de même avec la Corse. En effet si la cinémathèque est un outil culturel patrimonial nous avons également pour mission d’offrir au public insulaire l’opportunité de découvrir le cinéma d’aujourd’hui ».

Pour vous président de la Cinémathèque de Corse et critique de cinéma que représente cette section cannoise ?

La rencontre avec les talents de demain... « La Semaine de la Critique » se signale par l’exigence de sa sélection et par la révélation d’un cinéma d’auteurs qui embrasse toute la planète.

Particularités de cette section par rapport aux autres ?

Elle a toujours eu une ligne éditoriale très claire, très pertinente. Pourtant sa tâche n’est pas facile puisqu’il s’agit de sélectionner des premières ou deuxièmes œuvres de tous pays ! Cette section est également significative de la liberté manifestée par la critique en France pour qui il n’existe qu’un enjeu : le cinéma, sans considérations... subsidiaires. Autre aspect « La Semaine de la Critique » est proche des auteurs qu’elle retient, et les films de la sélection sont désormais repris dans le circuit commercial.

Qu’apporte la manifestation au public corse et aux professionnels de l’audiovisuels insulaires ?

La possibilité de connaitre les nouveaux courants du cinéma mondial... L’occasion, après les projections, de participer à des débats avec cinéastes ou acteurs invités à la cinémathèque. Nous tenons d’ailleurs beaucoup à cet accueil et à ces échanges. Il est aussi intéressant de constater que chaque année on retrouve des préoccupations communes dans des films provenant d’horizons très divers.

Vous suivez depuis de nombreuses années le festival de Cannes. Comment a évolué « La Semaine de la Critique » ?

Vers de plus en plus de professionnalisme tout en gardant son originalité ! Pendant longtemps les médias ont eu tendance à privilégier « La Quinzaine des réalisateurs » ou « Un certain regard » mais depuis trois ou quatre ans ils mettent « La Semaine de la Critique » à égalité avec les autres sections, signe de reconnaissance de son travail et de son exigence.

Que pensez-vous du paysage audiovisuel corse ?

Il est multiple et a la chance de bénéficier de l’aide et de l’accompagnement de la Collectivité Territoriale. Mais rappelons-nous toujours que le cinéma et l’audiovisuel ne sont pas des ghettos fermés et que l’air frais est nécessaire ! Avec ses nombreux festivals du film, avec son circuit « Art et essai », avec « Via Stella » la Corse est une privilégiée de l’image comparée à d’autres régions !

Votre avis sur « Via Stella » ?

C’est un avantage inouï, car grâce au satellite cette chaîne peut diffuser sa production sur une large échelle. Sur ce point rien à voir avec une web-tv ! Elle est l’honneur du service public. Il est frappant de constater combien à l’extérieur l’existence de « Via Stella » peut surprendre les gens...

Inquiet face à la menace de disparition du Régent à Bastia ?

Il faut d’autant plus souhaiter une solution positive que cette salle est en centre ville qui ne doit pas être désertifié.

Quid de l’absence de la culture dans les débats électoraux ?

Les deux candidats à la présidence l’ont publiquement regretté... Je crois qu’il faut revenir à la culture pour tous dans la ligne qui était celle de Malraux. Ne pas oublier non plus que dans ce domaine la passion citoyenne fait bouger les choses.

(Interview M. A-P)

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