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Rencontre avec Christian Peri

jeudi 26 mai 2011, par Journal de la Corse

Christian peri

« Publier des études, faire connaitre l’état de la recherche, faire vivre la création littéraire » Christian Peri

Les revues et la Corse, l’histoire date de quand ?

Surtout de la fin du XIXe siècle. Mais la toute première à être publiée l’a été à Paris, en 1875, par Antoine Mattei, médecin. Sa parution a duré quatre ans. D’une manière générale il faut signaler que le monde des revues est méconnu puisqu’en France un seul salon lui est consacré en octobre à Paris.

Les thématiques abordées par les revues insulaires ?

Chacune a sa politique éditoriale : scientifique, historique, littéraire, économique. Certaines comme Le Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles de la Corse ont de longues durées de vie. Il a en effet démarré en 1881 ! D’autres sont bien plus éphémères. En ce moment on note un petit creux en matière d’archéologie.

Mais au fond c’est quoi une revue ? Quelle définition donner ?

Il faut d’abord considérer l’équipe fondatrice qui réunit fréquemment des universitaires. Leur souci prioritaire : publier des études, faire connaître l’état de la recherche, faire vivre la création littéraire si c’est le domaine auquel s’attache la revue.

Le rythme de publication est-il caractéristique ?

Il peut être trimestriel, semestriel, annuel. A la différence d’un magazine mensuel il s’agit de répondre à une actualité qui s’étale sur une période plus longue, correspondant au temps nécessaire à une réflexion de fond. En Corse, s’il n’y avait pas de subventions publiques il serait impossible d’assumer de telles publications.

Certaines revues corses sont-elle emblématiques de la période historique qui les voit naître ? Ou certaines époques sont-elles plus propices que d’autres au lancement de revues ?

Les années 70, qui sont celles du riacquistu, ont vu démarrer par exemple, Études Corses, qui marque une fracture dans la recherche, et Rigiru qui a été importante dans la création littéraire corse. Si l’on veut appréhender le contexte insulaire depuis la fin du XIXe siècle il est indispensable de se plonger dans le Bulletin de la société des sciences historiques et naturelles. Pour saisir le mouvement très foisonnant des divers courants idéologiques qui ont traversé l’entre deux guerres impossible de faire l’impasse sur les revues publiées ici ou en Italie !

Quel est l’apport spécifique des revues ?

Avant de publier un livre un chercheur écrit souvent des articles paraissant dans des revues. Le livre devient donc une synthèse du travail effectué. La revue entérine une étape de l’avancée d’un savoir. Elle est moment d’expérimentation lorsqu’il s’agit de création littéraire.

Ici, les revues sont-elles attirées par une diffusion sur internet ?

Économie Corse a, par exemple, remplacé sa version papier par une version sur le net … Certaines pourraient se tourner exclusivement vers l’édition électronique et vendre en ligne. D’autres seraient tentées par une mise à disposition du lectorat de documents qui ont déjà deux ou trois ans d’âge.

La place tenue par les revues dans la Bibliothèque patrimoniale bastiaise ?

Nous avons des centaines de titres et de collections. Notre but est de mieux faire connaitre leur contenu. C’est pourquoi nous numérisons ces revues afin de les mettre en ligne à disposition gratuite des lecteurs. Aux publications contemporaines nous proposons également une numérisation de leurs numéros. Notre logiciel est fin prêt. Reste à établir les liens.

Allez-vous enrichir vos collections ?

C’est notre objectif premier. On est abonné à tout ce qui se publie. On reçoit des dons. On dresse des inventaires dans les bibliothèques privées.

Propos recueillis par M.A-P

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