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Rencontre avec Anne Alessandri

jeudi 7 juillet 2011, par Journal de la Corse

« Depuis le début la collection a été pensée pour la Corse. C’est parce qu’elle a été conçue pour le territoire insulaire qu’elle fait sens. Le FRAC-Corse n’est pas un mini Beaubourg ni un vague échantillon d’artistes ». Anne Alessandri

Quelles sont les nouvelles acquisitions présentées dans « Là où se fait notre histoire » ?

Il n’y a pas de nouvelles acquisitions, mais sont rassemblées des œuvres qu’on n’a jamais pu voir en Corse, puisqu’en raison de l’incendie de 2001 on n’a pas pu les montrer jusqu’à présent. Soulignons cependant que malgré tous les problèmes rencontrés le FRAC n’a pas interrompu sa politique d’acquisitions et que nous avons continué d’exposer, par exemple à Ajaccio, à Bonifacio, en Sardaigne.

Rappelez-nous le fil conducteur prévalant à la constitution de la collection du FRAC-Corse ?

L’idée c’est de proposer des œuvres qui obligent à la réflexion et montrer que l’art contemporain n’est pas un luxe, mais qu’il s’adresse à tout le monde. Depuis le début la collection a été pensée pour la Corse. C’est parce qu’elle a été conçue pour le territoire insulaire qu’elle fait sens. Le FRAC-Corse n’est pas un mini Beaubourg ni un vague échantillon d’artistes.

Quels critères à l’achat d’œuvres ?

Il faut qu’il y ait rencontre entre l’œuvre et la collection afin qu’une relation d’échange s’établisse entre les deux. On ne fait pas des acquisitions par-ci par-là ! Et c’est encore plus vrai avec la reconstitution de la collection entreprise après l’incendie. Toute œuvre acquise doit coller au sens de la collection.

Dans l’exposition une présence apparait surprenante, celle de Toni Casalonga ! Faut-il le classer désormais « art contemporain » ?

Par ses formes, son expression, sa manière d’afficher d’emblée ses options politiques c’est un artiste contemporain dans l’acception littérale du terme. Il a fait des images fortes qui ont compté pour la Corse, et ses œuvres même s’il s’agit d’étiquettes n’existent qu’en série limitée.

Peut-on dire que les pièces présentées sont des œuvres d’artistes militants ?

Dans cette exposition il y a un aspect militant, car si certains artistes s’engagent seulement pour faire bouger les lignes d’autres se battent ouvertement pour leurs idées. De toute façon notre intérêt va à la production d’artistes impliqués dans les sociétés où ils vivent.

A la diversité des œuvres, dans leurs styles et leurs supports, correspond une diversité des origines géographiques des plasticiens. Est-ce délibéré pour sortir du duo corso-italien ou du face à face franco-corse ?

C’est une manière d’affirmer la dimension internationale de la collection du FRAC, qui, comme les autres en France, a été créé pour exposer des œuvres du monde entier et stimuler les liens avec l’extérieur parallèlement à l’ancrage local … Je pense aussi que le milieu de l’art s’est beaucoup ouvert dans la dernière période.

Finie l’addition de déboires pour le FRAC-Corse ?

L’incendie – cet événement douloureux – a pu être surmonté et le patrimoine brûlé reconstitué !. Spéciale l’histoire du FRAC-Corse, mais elle n’a pas été que déboires, parce qu’avec de grands artistes ou avec de jeunes talents on a fait des choses étonnantes. Il serait dommage de garder à l’esprit uniquement ce qui a été terrible !

Au vernissage on a remarqué la présence de Paul Giacobbi, président du Conseil exécutif de Corse. Qu’en conclure ?

Le président est intéressé par la collection. Il souhaite qu’elle soit vue davantage et que le FRAC dispose de plusieurs lieux d’exposition, sur l’île tout en continuant à rayonner à partir de Corte. Qualité et dimension de la collection sont prises en compte. C’est sûr !

Propos recueillis par M.A-P

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