« On souhaite mettre en connexion des réalisateurs de Méditerranée pour aboutir à de possibles coproductions. On veut que les idées avancent et que des projets voient le jour ».
Alix Ferraris
Dans le panorama mouvementé et bruyant de l’audiovisuel comment se porte le Festival du Film Court en Corse ?
Le public a encore trop tendance à considérer le court-métrage sous l’angle du cinéma « art et essai », d’où un attrait plus net pour le long-métrage, qui parait plus diversifié. Mais ce qui est très important c’est la bonne réceptivité des étudiants. Mais pour cette 5ème édition nous avons eu de sérieux problèmes de financements. L’absence de soutien de la ville universitaire pèse, par exemple, lourd sur notre budget. La municipalité cortenaise n’a peut-être pas compris le sens de notre démarche ! On s’interroge ?
Quelle autre difficulté pour boucler votre budget ?
On est encore dans le flou … Seule certitude si la CTC ne reconduit pas la subvention allouée en 2010 il nous sera impossible de continuer. On ne pourra plus, en effet, assumer frais de vols, de repas, d’hébergement des invités ou le salaire du projectionniste !
Comment s’établit votre collaboration avec l’université de Corse ?
L’université en tant que telle finance un prix. C’est avec l’IUT que nous avons un partenariat. Nos interlocuteurs sont Christian Cristofari, directeur de l’Institut, et Colomba Sansonetti, enseignante chargée de la filière audiovisuelle, qui a intégré le festival dans son calendrier de l’année universitaire. Elle stimule aussi beaucoup la présence des étudiants et a formé un jury parmi eux.
Si l’on voulait synthétiser ce qui caractérise le Festival du Film Court en Corse ?
On souhaite mettre en connexion des réalisateurs de Méditerranée pour aboutir à de possibles coproductions. On veut que les idées avancent et que des projets voient le jour. On a la chance d’avoir à nos côtés le cinéma Alba, l’IUT, l’Office du tourisme du Centre Corse. On aimerait aussi favoriser les retombées économiques sur l’île, surtout en période creuse.
Qui fait partie de votre équipe ?
Nous jouons la carte de l’insertion puisque les membres de l’équipe sont des diplômés de la filière audiovisuelle de l’université. Nous faisons également appel aux étudiants pendant la manifestation. Bref, à leur niveau on veut développer une synergie.
Comment s’organise la sélection des courts-métrages ?
Nous sommes en contact avec l’Agence du Court-Métrage, avec les festivals spécialisés : Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence, qui nous envoient des films. Nous allons à Cannes et nous recevons directement des œuvres de réalisateurs.
Vous vous revendiquez très fort de la Méditerranée. Comment cela se traduit-il ?
On est en liaison avec des institutions, des écoles, des ateliers de cinéma, et des universités des rives de la Méditerranée. On reçoit des films de Grèce, d’Espagne, d’Italie, de Tunisie, du Maroc, d’Algérie, d’Israël et de France, bien sûr ! On tient à inviter tous les réalisateurs en compétition pour qu’il y ait des rencontres, des échanges d’où la nécessité d’être soutenus.
Que représente le lancement d’un concours de scénario cette année ?
L’opportunité pour le gagnant – et pour le festival – d’un tournage en Corse avec la mise à disposition du lauréat d’une équipe technique de la société de production, SESAMA.
Le bruit court que le ministre de la Culture a salué votre initiative ?
Nous avons eu droit à un encouragement de vive voix lors de sa visite à Ajaccio, le 24 juin dernier…
Propos recueillis par M.A-P