Pourquoi le court métrage souvent oublié du public a-t-il tant d’intérêt à vos yeux ?
Le court c’est la possibilité pour un jeune cinéaste de s’essayer à l’image, à la fiction avec une grande liberté. Bien sûr le format court n’est plus trop projeté en salle c’est regrettable, car c’est un genre cinématographique en soi. C’est l’opportunité pour des étudiants de s’investir dans une réalisation et de se roder sur le terrain. KVA a lancé le premier festival de courts métrages en 2007 à Furiani avec un panorama de la production insulaire. Puis nous avons pris l’option d’une manifestation méditerranéenne et internationale, en octobre à Corte, ville universitaire et lieu de formation d’un public. Au fil des éditions nous faisons venir des professionnels et on s’attelle à mettre les gens en connexion.
Pour quelle raison le mise en valeur du scénario par l’organisation d’un concours ?
Le scénario c’est la base du rêve, de la réflexion, de l’éducation. Le scénario c’est l’éclairage porté sur l’auteur et l’écriture qui restent et demeurent déterminant dans un monde de technologie. Quant à l’aspect concours c’est pour bien monter que l’initiative s’adresse à tous. Sans restriction d’âge, de pays, de niveau … Comédie, mélodrame, tragédie tout est possible. Aucun sujet n’est exclu.
Quel sort va être réservé aux scénarios reçus ?
Il y aura différentes étapes de sélection. Quand il ne restera plus qu’une douzaine de scénarios en lice, ils pourront être retravaillés avec des professionnels lors du festival en octobre. Sur ces douze œuvres trois d’entre elles seront susceptibles de déboucher sur un tournage, et l’une d’elle réalisée en Corse sera préachetée par France Télévisions. Ce préachat est une véritable originalité de notre concours, car il n’existe pas ailleurs. C’est donc un plus évident dans un contexte où un court a du mal à trouver un diffuseur.
Les professionnels qui ont accepté de vous donner un coup de main dans votre entreprise ?
J’en citerai deux : Roland Nguyen, ex-responsable du pôle court-métrage à France Télévisions et Christophe Taudière, actuel responsable de ce pôle à France Télévisions.
Une des deux thématiques retenues pour le concours 2012 est la vie en Méditerranée. Vous pouvez précisez ?
Si nous voulons que le concours soit international – on appelle à des candidatures de tous pays et de tous continents – nous souhaitons que nos participants qu’ils soient Chinois, Gabonais ou Mexicains traitent du bassin méditerranéen dans leur scénario. On est ouvert à tous – j’insiste – même si on s’adresse en priorité aux insulaires.
Peut-on vous envoyer des scénarios de documentaires ?
Plutôt de la fiction … Le documentaire appartient à un autre registre qui est fort bien représenté en Corse par l’association ajaccienne « Corsicadoc ».
Autre thématique du concours : la langue corse. Vaste chantier ?
On demande simplement que la langue employée soit le corse. Le scénario pourra traiter de l’histoire de l’île, être un polar, une comédie, de la science fiction …
Vos liens avec l’université de Corse ?
Avec l’IUT plus exactement, Christian Cristofari et Colomba Sansonetti, respectivement directeur et enseignante de l’IUT nous aident beaucoup. Le festival « Les Nuits Méditerranéennes » et le concours « Med in scenario worldwide » sont une occasion pour les étudiants des deux filières audiovisuelles d’acquérir une première expérience cinématographiques s’ils le souhaitent. Sur le tournage du court métrage primé les jeunes impliqués dans le projet sont en convention de stage. Ils sont donc payés et déclarés. Pareil pour ceux qui viennent remplir une tâche lors de la manifestation d’octobre.
Sensibiliser les jeunes au cinéma ne peut se limiter à l’université ?
A l’évidence ! En ce sens nous avons signé une convention de partenariat avec le lycée Pascal Paoli de Corte.
Propos recueillis par M.A-P