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POLYPHONIES CORSES. ANTHOLOGIE

jeudi 1er septembre 2011, par Journal de la Corse

Prosper Mérimée qui fut inspecteur des monuments historiques de France, écrivait dans le rapport qu’il consacra à son voyage en Corse : « La Corse, trop faible et trop divisée pour subsister de ses propres forces, se donna toujours à la puissance qui dominait dans la Méditerranée et cependant elle ne perdit jamais le sentiment de sa nationalité et ne s’assimila point à ses protecteurs ». Ne retenons que la fin de cette affirmation qui est juste, le reste sans être tout à fait arbitraire prêtant à perplexité. (1) De grandes probabilités se présentent à l’esprit pour laisser penser que le chant corse se réclame, en son fond (du moins en grande partie) de ce que contiennent les mots qui achèvent la citation ci-dessus empruntée à l’auteur de « Notes d’un voyage en Corse ». C’est simple. Le chant corse est spécifique, si vrai que soient comptées en son ensemble quelques pièces vocales italiennes. Mais si le chant italien est d’essence essentiellement mélodique, le chant corse est une mélopée. Précisons. La mélodie se définit comme une suite de sons divers, au rythme fixe, formant une phrase musicale. Le terme de mélopée désigne une suite de sons monotones, de forme et de rythme libres. Ceci précisé, signalons la parution d’un album de deux CD, offrant une sélection des chants produits par onze groupes vocaux, parmi les meilleurs et les plus connus, enregistrés à l’origine entre 1975 et 2010 et remarquablement remastérisés. Son titre : « Polyphonies corses » (2). C’est une incontestable réussite.que ne compromet nullement la date de création de certaines pièces. La raison en est claire. Les chants sont bons. Bien d’entre eux nous habitent et vivifient ces mots de Ghiacumu Fusina : « E basteranu e canzone per guarì lutte l’offese ». Le coffret ne contient pas moins de 32 chansons. Voici quelques titres très parlants : « Barbara Furtuna » (les Muvrini), « Libera me » (Chiami Aghjalesi), « A me brunetta » (I Surghjenti) « Ecco bella » (Les voix de l’émotion), « Madrigale » (Canta u populu corsu), etc…Un exemple de ce que doivent contenir des chants pour refléter les exigences du genre : :qualité de la mélodie, harmonies sans banalité, et texte qui doit toucher la fibre sensible ou l’humour. Un coffret à posséder.

Vincent Azamberti

(1) Ne lit on pas dans « Giustificazione della rivoluzione di Corsica », un texte qui fit date au XVIIIe siècle (1758) et qui vient de paraître en français aux Editions Alain Piazzola : « d’innombrable propos visant à révéler la perversité des génois ».

(2) Ricordu CDR293-RI 450

2 Messages de forum

  • POLYPHONIES CORSES. ANTHOLOGIE 3 septembre 2011 10:30, par Alain Varlet

    Vincent Azamberti est - il clarinettiste et a-t-il été professeur de philosophie au lycée d’Albertville en 1968 ?

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    • POLYPHONIES CORSES. ANTHOLOGIE 16 janvier 2012 22:22, par Jean-Pierre Poinas

      J’ai eu la grande chance d’avoir, en effet, un professeur de philosophie qui s’appelait Vincent Azamberti et qui était clarinettiste. C’était en 1967, au Lycée d’Albertville. J’aimerais bien le revoir…

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