Dominique Verbeke, longtemps galeriste place de Furstenberg aujourd’hui conseil auprès des collectionneurs, connaît bien l’univers dans lequel elle fait évoluer les personnages de son premier roman : le monde des affaires de l’art. Cet univers est le décor de cette fiction sur les tourments de la passion amoureuse d’Hortense, partagée entre deux hommes, Philippe et Antoine.
Tourments amoureux
Hortense est une galeriste à succès de 30 ans, à qui tout semble réussir et qui pourtant est une jeune femme triste et seule, avec un fils, Julien, issu d’un mariage de jeunesse qui n’a duré que deux ans, dont le père, qu’elle aime énormément, veuf, s’est remarié aussi vite qu’il s’est séparé avec l’une de ses amies intimes, un père qui lui manque, un grand absent mais qui ne le restera pas. Ainsi qu’elle le dit « Il est plus facile d’obtenir le succès que le bonheur. Il suffit de s’appliquer ». L’histoire est celle de l’amour, un thème universel qui inspire beaucoup, et pas seulement ceux qui tombent dans ses filets ! L’auteur se risque à raconter une histoire de drame amoureux, qui fait intervenir une belle femme qui réussit, Hortense, un ami fidèle amoureux en secret, Antoine, qui lui présente Philippe, le businessman séducteur, qui charmera Hortense pour le plus grand malheur de tous, car ce trader, aventurier du monde des affaires à qui rien ne résiste, ou presque, sacrifie un amour à l’autel de l’argent.
Décors multiples
Si deux univers, celui de l’art et celui des affaires, ne cessent de se croiser et de se dévoiler dans cette fiction, les lieux sont également nombreux : Paris et le monde des arts et des salles de ventes, Londres et le monde des affaires à la City, Crémille en Touraine chez le père d’Antoine, une bergerie en Corse La Malaspina, cadre des étés… Ce premier roman offre au lecteur une plongée sans fard, et sans chichis, comme la sobriété du style, de tous ces univers : découverte de ces mondes impitoyables que sont l’art contemporain et la haute finance. Autant de décors à des drames que la folie des grandeurs de Philippe précipite. Antoine est le confident et témoin de ces amours malheureux, détruits par le délit d’initié qui donne la prison comme cadre des funérailles de cet amour, Antoine qui aime à la folie, sans retour. Une tragédie humaine qui se répète et ce depuis la nuit des temps, dont les fins sont plus ou moins heureuses. La morale de ce livre est sans doute de ne jamais baisser les bras.
Myriam Mattei
Dominique Verbeke, Le goût amer de la passion, Éditions Michel de Maule, 189 pages, 19 €