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Ouvrage révélation

jeudi 25 avril 2013, par Journal de la Corse

Le journaliste Benoît Bertrand-Cadi publie un livre sévère pour Yvan Colonna. L’auteur évoque un « secret consternant » entre les membres du commando nationaliste et le « berger de Cargèse ». Il a retracé l’histoire du commando dit des « Anonymes », un sujet qui fait écho à la fiction de Pierre Schoeller diffusée récemment sur Canal Plus et qui évoque le premier assassinat d’un Préfet dans l’exercice de ses fonctions dans l’histoire de la Ve République. Le 6 février 1998 à 21h05 à Ajaccio marque un tournant.

Livre à charge

Cette enquête journalistique apporte des éléments à charge dans l’affaire Colonna. Pour le journaliste Benoît-Cadi, aucune hésitation : Yvan Colonna est bien impliqué dans l’assassinat de Claude Erignac. Pour l’auteur, il s’agit de la « dérive d’un groupe d’hommes soudés et idéalistes », évoquant le commando de Cargèse dans le contexte de la lutte clandestine en Corse, avec les scissions au sein même du groupe. Ce livre comporte un certain nombre de révélations, fruit d’enquêtes aux sources variées et anonymes, qui s’appuie « sur de nombreux témoignages directs, inédits de personnes impliquées », dans les coulisses des systèmes politiques et judiciaires. Des révélations que le lecteur choisira de croire sur parole, ou pas, puisqu’il n’est pas possible de pouvoir les vérifier.

Projet collégial

L’origine de l’idée de l’assassinat du Préfet Érignac est clairement attribuée au groupe de Cargèse. Benoît Bertrand-Cadi remonte les éléments qui ont conduit à ce qu’un groupe de « soldats d’élite du FLNC » ait pu se constituer, un groupe aux convictions idéologiques fortes qui veut se faire entendre. Les relations entre les différents membres du groupe et leurs motivations n’ont de cesse d’intriguer l’enquêteur, qui met en parallèle l’histoire du nationalisme corse (depuis la revendication de l’assassinat de Robert Sozzi par le Canal historique, puis la conférence de presse de Tralonca) et les parcours des membres du commando dit des Anonymes. Celui-ci a d’ailleurs toujours revendiqué un acte politique et collectif. Les imbrications sont multiples et les engrenages pas toujours évidents à mettre en lumière. Le dernier chapitre n’éclaire pas toute l’affaire mais revient sur les heures précédant le meurtre pour montrer la thèse de l’erreur humaine qui a plongé le groupe dans les troubles.

Myriam Mattei

Benoît Bertrand-Cadi, La véritable histoire du commando Erignac, éditions Tallandier, 276 pages 19,90€

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