Après le groupe vocal « Strada » qui nous a fourni récemment un album parfaitement désigné pour égayer les lieux de vacances, voici que Natali Valli nous en propose un autre intitulé « Si l’umani… », composé de quinze pièces dont nous citons quelques titres propres à laisser pressentir le contenu général du récital : « Tarra l’umani », « 12 anni », « Ghjorna…Piu Chiari », « Hé tuttu l’amori », « Cusi be »,etc…Cet album peut créer une ambiance divertissante, même si son objet central est de nature morale. Il est seulement un peu regrettable que l’invention mélodique ait quelque faiblesse. Si bien que si Natali Valli ne manque point de moyens pour bien chanter, son phrasé, notamment dans les chansons dont la ligne mélodique obéit au déploiement, a du mal à s’imposer. A l’exception de certains chants peut être comme « Cusi be » par exemple qui prête à s’épancher. Rappelons qu’on appelle « phrasé » l’expression absolument nécessaire à toute ligne musicale, particulièrement quand cette ligne commande l’effusion.
Ces réserves faites, le talent du chanteur séduit. On le savait d’ailleurs, grâce à des productions antérieures. Le sujet du présent récital évoque un vieux souhait. Vieux sans doute mais qu’on ne saurait négliger toujours. Il rappelle que si les hommes le voulaient, notre monde serait plus juste et plus beau. Vœu pieux à l’évidence. Mais comment ne rappeler le mot bien connu de Guillaume d’Orange (sauf erreur de notre part) qui dit : « Il est inutile d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ». C’est Micheli Solinas qui note : « Les fables de Natali retentissent entre l’Avretu et l’Ospidali, les mots sont justes et vrais, écoutez les et bâtissez aujourd’hui ce monde, car finalement n’êtes vous pas les humains dont il parle. » Cet album renferme une leçon qu’il importe d’entendre :
« Car l’envie pourrait bien
Nous prendre
De résister à l’attrait
Des vagues
De nous mettre à l’abri
De fermer les yeux
Et d’oublier
Jusqu’à la trace
De nos pas (2) »
Vincent Azamberti
(1)Ricordu CDR286 (2) Paul de Branchions (Le marcheur de l’oubli) Academia di i vagabondi 20