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MUSIQUES DU MONDE.

jeudi 13 septembre 2012, par Journal de la Corse

Il est à peine utile de rappeler que la musique occidentale n’est pas la seule musique au monde et que ses fondements ne déterminent guère la nature de toute musique possible. D’où la notion musicologique de « Musiques du monde ». En l’occurrence attardons nous sur la musique des Hautes-Terres Palawan aux Philippines. Première constatation : on ne peut s’étonner d’entendre dans le répertoire Palawan toute une musique liée au loisir, au délassement et à la contemplation sonore. Musique pour kujsjpiq (sorte de luth), pour petite flûte et pour guimbarde qui imite le chant des oiseaux et les stridulations des insectes, les manières de tous les animaux et l’éventail des sons de la matière ( pluie, vagues de la mer, etc…) Le deuxième trait, sociologique, se révèle dans la coutume du partage. Elle trouve son expression la plus intense quand elle suit ou précède la fête de la bière de riz. C’est le Tämbiläw, action de grâce à des fins propiciatoires (1) qui clôt le cycle agraire quand vient, en décembre, la mousson. Les parents des hameaux voisins se rassemblent avec allégresse, pratiquant des jeux d’aspersion d’eau et le badigeonnage au charbon de bois et à la pulpe de coco. On souhaite ainsi que les pluies soient abondantes. Les montagnards accompagnent cette fête agraire par la musique des gongs qui a une fonction collective et religieuse. Les mélomanes curieux des musiques du monde peuvent se procurer l’album intitulé « Philippines. Musique des Hautes -Terres Palawan » et comprenant les œuvres suivantes : « Chants d’amour », « La petite musique des choses », « Chants épiques » et « Musique de fêtes et de cérémonies » (2). « Les chants d’amour » sont la forme lyrique d’expression des sentiments d’amour la plus récente. L’originalité de ces pièces chantées est due autant à la langue elle même qu’à la forme qui la contraint. « La petite musique des choses » se compose de « La danse du démon Bungäw ».de « L’oiseau mangeur de baies », des pièces « Le chien », « Le balancement au faîte des arbres », etc… » « Les chants épiques » : le texte est centré sur le thème du mariage préférentiel entre deux frères et deux sœurs, doublé d’un thème à référence mythique. « Musique de fête et de cérémonies » : on sera attentif aux rapides pas de danse des jeunes filles sur le plancher en bambou. Dans son ouvrage « Race et histoire » Claude Levi-Strauss insiste sur la diversité des cultures humaines, laquelle « ne doit pas nous inviter à une observation morcelante ou morcelée, car elle est moins fonction de l’isolement des groupes que des relations qui les unissent ».

Vincent Azamberti

(1) propiciatoire : favorable à….

(2) Harmonia Mundi LDX 274865

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