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Musiques actuelles : Le RéZo s’invite aux Musicales de Bastia.

jeudi 4 octobre 2012, par Journal de la Corse

Double participation du RéZo aux Musicales de Bastia. L’association, spécialiste en musiques actuelles, propose à l’occasion du festival un plateau d’artistes à découvrir, et une rencontre professionnelle au théâtre de la ville.

Dimanche 16 octobre, au Centre Culturel Anima de Migliacciaru est programmé un concert réunissant de tout nouveaux talents qui ont pour noms : Zéor, Ottilie [B], Antone et les Ogres. Sous ces appellations d’une bizarrerie dans l’air du temps et plutôt énigmatique se cache Zéor – fan de hip hop art, découvert en bas de chez lui ! – discipline à laquelle il se consacre désormais avec passion en usant de mots aiguisés comme des rasoirs et des scratches précis. Avec son rock qui peut flâner du côté du jazz ou se balader sur le sentier de la pop Antone, escorté de ses vilains Ogres, joue de la guitare et chante trilingue : corse, français, anglais. Si Zéor et Antone sont des insulaires, Ottilie, chanteuse électro, vient de Provence-Côte d’Azur. A la salle Cardiccia de Migliacciaru ces jeunes vont se produire grâce à un partenariat Musicales-Anima et bien sûr RéZo. Des programmateurs, des diffuseurs de l’île et du continent doivent assister au concert, dont des membres du Cercle de Midi. Plus près de nous, samedi 6 octobre, Marc Boxberger, responsable du RéZo, organise une rencontre professionnelle sur le thème : Quels accompagnements pour les artistes en régions ? Au programme des interventions d’experts en musiques actuelles. Ainsi un représentant du Chainon Manquant de Laval, d’Internexterne de Marseille, de Chant’à part des Pays de Loire, du Réseau Avant-Mardi de Toulouse, à chacun d’eux d’apporter l’écho de leurs expériences de terrain que ce soit dans le monde rural ou en milieu urbain. Objectif du RéZo ? Glaner des idées, non pour recopier des formules ou importer des réponses toutes faites à appliquer à l’île, mais pour s’inspirer de solutions qui ont fait leurs preuves en les adaptant à la culture et à l’esprit corse. Invités à cette rencontre également des membres des Centres culturels et des salles de spectacle insulaires, et un représentant de la CTC. A signaler qu’en novembre, à l’intention des artistes, et afin qu’ils sachent mieux défendre leurs droits, se tiendra une réunion avec la SACEM à Bastia et à Ajaccio !

Michèle Acquaviva-Pache

« Les artistes ne peuvent se contenter de tourner en Corse uniquement, ils doivent pouvoir se faire connaitre hors de l’espace insulaire. »

Marc Boxberger

Rappelez-nous les missions du RéZo que vous dirigez ?

Le RéZo a pour objet le repérage, le soutien, l’aide à la professionnalisation et à la diffusion dans l’île et hors de l’île des créateurs (compositeurs et auteurs) de musiques actuelles. Contrairement aux bars, aux restaurants, aux clubs de vacances qui demandent, l’été, aux artistes de jouer, de chanter un répertoire connu de reprises, nous mettons l’accent sur la composition et l’écriture des textes.

Qui est à l’initiative du RéZo ?

L’Antenne du Printemps de Bourges, le Centre Culturel Anima, rejoints ensuite par les Musicales, l’Aghja, et le Tavagna Club. Le RéZo développe, en particulier, des partenariats avec les services des Affaires Culturelles d’Ajaccio et de Bastia.

A quand remonte les débuts de votre activité ? Qui vous soutient financièrement ?

Le RéZo est né fin 2008 mais n’a réellement fonctionné qu’en 2009. Nous sommes soutenus par la CTC avec qui on a signé une convention quadriennale (2011- 2014). Elle nous assure une subvention régulière sur quatre ans d’où une possibilité de prévoir notre activité de façon stable durant ce laps de temps.

En baisse, cette année, la subvention de la Collectivité Territoriale ?

Certes, elle a diminué mais dans le cadre indiqué par notre convention qui nous garantit que cette baisse ne pourra excéder 25% de la somme fixée initialement.

En Corse sur quels atouts peut miser le RéZo ?

Ici, nous sommes la seule structure existante dans notre domaine. On part donc de zéro pour bâtir quelque chose de large et de solide dans le secteur des musiques actuelles. A nous de les fédérer, de construire une assise, d’acquérir une légitimité qui nous amène à avoir une reconnaissance de la part de nos partenaires, des artistes en Corse et hors de l’île.

Les points faibles ?

On souffre d’un manque de lieux où les artistes puissent se produire… La Corse est non seulement peu peuplée mais ses habitants sont éclatés sur tout le territoire. Huit à dix salles de spectacle seraient souhaitables, une dans chaque microrégion.

Ne pourrait-on pas mieux utiliser l’existant, en particulier, les auditoriums et salles érigées dans certains établissements scolaires ?

D’abord il faudrait que les gens aient envie de travailler dans ce sens, et que se concrétisent de nouveaux partenariats ! Mais en la matière on n’en est qu’aux balbutiements… A l’évidence, on n’a pas aussi à alourdir la charge en personnel et en matériel des responsables de ces locaux… Pour l’heure force est de vérifier que la musique est loin d’être une priorité et que de ce fait on passe à côté de solutions !

Quel est le champ des musiques actuelles ?

Elles englobent tous les genres sauf la musique sacrée. Ici, chant et musique traditionnelle sont aidés, mais les politiques sont peu sensibles au reggae, au hip hop, à l’électro. Pareil pour les diffuseurs. Or tant que leur diffusion sera très réduite, il n’y aura pas de public ! Et si on attend que des foules de spectateurs se manifestent, on ne fera rien ! D’où la nécessité d’une programmation intégrée et suivie des musiques actuelles par les théâtres de Bastia et d’Ajaccio et par les autres structures municipales.

Ici, quels sont les artistes qu’on peut qualifier de novateurs dans le domaine des musiques actuelles ?

Pierre Gambini avec sa musique électro et ses textes en corse est innovant. Mais l’important n’est pas le style musical choisi par un artiste, car des gens qui font du reggae ou du hip hop peuvent être ringards ! Antone et les Ogres par le mélange des genres est original, par exemple.

Quelques pistes de travail pour le RéZo ?

Diversifier nos financements pour promouvoir aussi la pratique des amateurs. Augmenter le nombre de nos partenaires dans l’île et à l’extérieur. Les artistes ne peuvent se contenter de tourner en Corse uniquement, ils doivent pouvoir se faire connaitre hors de l’espace insulaire !

Propos recueillis par M.A-P

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