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LOVE SONGS

jeudi 12 juillet 2012, par Journal de la Corse

Une voix limpide et lumineuse, un style raffiné, une présence qui dénote l’intelligence : c’est Anne Sofie von Otter, mezzo soprano Suédoise dont la carrière a démarré, dès 1984, à l’échelon international. Elle chante volontiers, outre le répertoire lyrique classique, le lied, la mélodie française, mais aussi la chanson qui plaît aux mélomanes de goût. Un pianiste de jazz renommé, riche d’une connaissance encyclopédique du jazz à présent, zélote passionné de la chanson américaine et de la musique pop, c’est Brad Mehldau. A première vue, voilà bien une association improbable. Depuis leur rencontre en 2009, une affinité élective s’est affirmée entre eux. Les voici réunis dans un album de deux CD exceptionnels (1). Le premier contient sept chansons composées par Brad Mehldau, le second est consacré à des pièces de divers auteurs, dont des compositeurs de variétés éminents tels Léo Ferré, Barbara, Michel Legrand, Jacques Brel, etc…C’est somptueux, délicat et séduisant, ô combien ! Dans une interview accordée par Anne Sofie von Otter aux Editions Naïve, on peut trouver des éléments propres à affermir les arguments avancés pour vanter cette production. Un exemple : ayant entendu à la radio et se souvenant d’avoir été frappée par la musique de Brad Mehldau, très brillante et inventive, révèle la cantatrice, « voilà quelqu’un avec qui, dit elle, j’aimerais travailler un jour ». Cela dans un territoire peu familier pour qui a été élevé dans un environnement classique. Le répertoire de la grande chanson américaine, avoue-t-elle, se résumait à Frank Sinatra. Les chansons qu’elle interprète ici, c’est en commun avec Brad qu’elle les a choisies .Une préférence marquée pour Léo Ferré. Si elle admet qu’elle n’est pas ce qu’il est convenu d’appeler une chanteuse de jazz, elle confie que son instinct la pousse essentiellement à chercher la même qualité dans une chanson de jazz que dans un lied classique. Quant à Brad, il nous dit en confidence qu’Anne Sofie l’émeut toujours et que l’importance qu’elle donne au sens de ce qu’elle interprète augmente les enjeux pour l’instrumentiste qu’il est, ajoutant que Sofie et lui sont des musiciens omnivores et gloutons. Précipitez vous sur cette réussite.

Vincent Azamberti

(1) Naïve LC 0540 et V5241

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