Parmi les nouveautés BD remarquées en librairie en ce début du mois de juin, nous avons sélectionné « Gettysburg », le dernier opus de « La Jeunesse de Blueberry », qui nous entraîne au cœur d’une bataille décisive de la guerre de Sécession ; « La Mort de Staline », qui nous raconte de façon décalée et réaliste les funérailles du petit père des peuples, ou encore « Chimère(s) » qui nous invite dans le Paris de la fin du XIXe siècle.
La Jeunesse de Blueberry – Gettysburg
Quelques semaines après la mort du grand maître, Jean Giraud, papa de Blueberry, arrive en librairie « Gettysburg », le nouvel opus de « La Jeunesse de Blueberry », de Corteggiani et Blanc-Dumont. Cette fois, notre héros, Mike Steve Donovan, alias Blueberry, est poursuivis par les soldats confédérés. Avec un sergent, il parvient à se réfugier dans la cave d’une maison. Celle-ci est soumise à un tir nourri, et les deux hommes se demandent si leur dernière heure n’est pas arrivée. Blueberry se confie alors, et raconte Gettysburg, cette terrible bataille qui opposa l’Union aux Etats confédérés du Sud. Des souvenirs qui sont à la hauteur de sa future légende : membre d’un escadron infiltré derrière les lignes sudistes, il passait d’un camp à l’autre pour sauver sa peau. Les auteurs nous entraînent donc au cœur de la guerre de Sécession, du 1er au 3 juillet 1863, dans une bataille qui fut un véritable tournant dans le conflit qui opposé le nord au sud. Encore un très bon « Blueberry », qui résonne comme un bel hommage à Jean Giraud.
La Mort de Staline – Funérailles (tome 2)
Dans un autre registre, mais dans un contexte historique toujours aussi précis, Nury et Robin nous invitent aux funérailles de Staline. Le 8 mars 1953, lorsque la mort de Staline est annoncée dans le monde entier, le Politburo se réunit pour décider de la répartition des portefeuilles ministériels. Dans une atmosphère chargée de haine, les sourires sont crispés, les regards fiévreux et les répliques, mortelles. Beria, Malenkov, Khrouchtchev, tous n’aspirent qu’à une chose : sauver leur peau. Ils savent que les trahisons, chantages et complots, sont les clés du pouvoir, maintenant ou plus tard. Pour l’instant, l’heure est à la préparation des funérailles du « petit père des peuples ». Et elles seront grandioses. Cette série, publiée aux éditions Dargaud, est d’une redoutable efficacité. Entre réalisme glaçant et dérision jubilatoire, les auteurs naviguent sur la vague du subtil avec beaucoup d’aisance.
Chimère(s) 1887 – Tome 2
Melany et Christophe Peeling au scénario, et Vincent au dessin, nous invitent à découvrir, dans « Chimère(s) », le Paris de l’année 1887. Dans la maison close La Perle Pourpre, la jeune Chimère doit ployer sous la féroce autorité de la propriétaire, Gisèle. Mais cette dernière cache un secret impitoyable. Elle n’a pas toujours été aussi dure et froide, et Léonardo, qui la seconde depuis toujours, va livrer à Chimère les clés de son passé, les souvenirs d’une époque où elle était une reine des théâtres parisiens. Mais alors que dans les salons et les chambres de la Perle Pourpre se presse le tout Paris des arts, des affaires et de la politique, une sombre machination se met en place pour piéger Ferdinand de Lesseps, et l’empêcher d’achever le canal de Panama. Et lorsqu’on retrouvera le corps égorgé d’une fille de Gisèle, Chimère ne sera pas loin... Une série à découvrir aux éditions Glénat.
Francescu Maria Antona