Cette semaine, nous allons à la rencontre de l’association Livia Via, qui a à cœur de promouvoir une vie culturelle dans le monde rural. Cette association de militants propose chaque année un programme varié et draine un public passionné en attente de ces événements hebdomadaires. Rencontre avec José Pietri, un des responsables de cette association.
Comment est née l’Association ?
Cela correspondait assurément à une nécessité : l’absence d’une association culturelle à Levie se faisait sentir. C’est autour de la bibliothèque municipale, elle-même dépendant du réseau de la bibliothèque départementale de prêts de la Corse du sud, qu’elle s’est créée. Il faut signaler toutefois que l’association est indépendante juridiquement de ces deux bibliothèques. Il y avait également un souci de fédérer, sans aucune approche élitiste, dans la plus grande convivialité et le respect des individus, des gens de tous âges. LIVIA VIA comme il est mentionné dans ses statuts travaille humblement au maintien et au développement de la culture qu’elle soit corse ou universelle. Elle oeuvre également à la promotion de la lecture. Depuis 2005, date de sa création, une centaine d’auteurs sont venus à Levie.
Affirmeriez-vous que votre ambition majeure est de maintenir une vie culturelle dans le rural ?
L’ambition, bien que modeste, est exaltante. Bien sûr, maintenir une vie culturelle dans l’Alta Rocca toute l’année, et ce de manière pérenne, est un acte militant. Mais c’est aussi se faire plaisir, partager une bonne humeur. L’association comptait à la fin 2011 près de 150 adhérents. Si elle est créatrice d’évènements culturels (conférences, cinéma, signatures, animations diverses) elle a fait éditer un recueil aujourd’hui épuisé « Mémoires d’Alta Rocca, Conta a ghjenti di so rughjonu ». L’association travaille actuellement à la réalisation d’un ouvrage sur la toponymie à Levie, il est sur le point d’aboutir et les financements doivent être trouvés.
Quel est le programme à venir ?
2 juin 2012 : « L’or de Guyane », un film de Dominique Maestrati, suivi d’un débat ;
8 juillet 2012 : « A la rencontre de la polyphonie profane et sacrée » une conférence animée par le Chœur d’hommes de Sartène ;
21 juillet 2012 : « Concert de musique classique » en l’église St Nicolas de Levie, deux jeunes violonistes des conservatoires de Paris et d’Amiens ;
4 août 2012 : À partir de 10 heures « Levie expose » dans les jardins de l’Hôtel de Ville et son très proche environnement, des lévianais et des personnes de la microrégion présentent leurs créations : peintures, sculptures, pâtes à sel, photos… À 17 heures « La Corse génoise » une conférence, une signature de Vannina Marchi.
18 août 2012 : 8ème journée du livre corse avec la librairie Porto-Vecchiaise « Le Verbe du Soleil ».
Votre public est-il important ?
Il est fidèle et il est plutôt séduit par l’éclectisme de notre programmation. Il vient de Levie et de l’Alta Rocca, mais également des régions de l’extrême Sud et du Valinco sartenais. La moyenne, aussi, entre 30 et 40 personnes avec des pointes de plus de 70, une seule fois nous sommes arrivés à moins de 20 personnes, sans doute une erreur de programmation à la veille du Dimanche pascal. Pour Livia Via la principale satisfaction est la réaction positive de la plupart des acteurs culturels, conquis par l’accueil. Pour notre dernière animation, celle du 5 mai, le musée régional d’anthropologie de la Corse nous a proposé « Estru Paisanu-territoire sonore » qui est une séance d’écoute des fonds sonores avec son médiateur de musique traditionnelle, Antoine-Marie Leonelli et le Directeur du Centre de Musique traditionnelle de Corse, Damien Delgrossi. Conférenciers et public ont été en totale symbiose et l’enrichissement a été beaucoup plus que culturel. Nos animations spectacles poésie ont connu également un franc succès depuis quelques années avec des poètes comme Jean-François Agostini.
Lisa D’Orazio