Cette année encore, Le J.D.C. a assisté aux festivals Lyriques de Pesaro et de Verona. A cause du charme de Pesaro et de ce qui s’y chante, ainsi que de la magie de Verona et des soirées lyriques à l’Arena. Pesaro, où Rossini naquit, a l’insigne mérite de nous permettre une approche plus juste de sa personnalité et de son œuvre.
Pesaro : 19 août « Adelaide di Borgogna » C’est une réussite incontestable. L’équilibre dans l’action est des plus harmonieux, le quatuor des voix complet et les duos entre les voix de femmes d’un charme particulier. Des voix, au demeurant ce soir de haute qualité. L’orchestre de l’Opéra de Bologne, dirigé par Dmitri Jurowski, à l’intuition rossinienne idéale. Une mise en scène de Pier’Alli un peu lourde, mais l’utilisation d’images filmées, adéquates au texte, enrichissait la réalisation. Soulignons la prestation de Daniela Barcelona (Ottone) digne de sa réputation et celle de Jessica Pratt (Adelaide) au talent d’une finesse impérieuse.
20 août : « Mosè in Egitto ». Des ambigüités hasardeuses. Ainsi, le Passage de la Mer rouge réduit…à la présence de Moïse, une arme à la main. Quant à la célèbre Prière, elle était en partie trahie en son fond par le même Moïse toujours armé. Alex Esposito est un pharaon plus que crédible. Riccardo Zanellato, un Moïse conforme à son rôle. Le talent de Sonia Ganassi (Elcia) est assurément réel et Paolo Bordogna se distinguait par son jeu et sa voix. On a beaucoup apprécié la direction de Roberto Abbado, aux références éloquentes.
21 août : « La Scala di Seta ». Autre adorable réussite sous la plume du maître. Un espace scénique de bon goût et primesautier. Hila Baggio (Giulia) chante et joue avec un grand talent. Mais l’ensemble des chanteurs solistes contribuait à un spectacle très enlevé. L’orchestre G.Rossini, conduit par José Miguel Pérez- Siera y contribuait de façon généreuse.
Verona : 24 août : (photo) « Roméo et Juliette » de Charles Gounod. Des pages de haute inspiration. (Ah ! Lève-toi soleil !, le duo « Nuit d’hyménée, Salut tombeau » sombre et silencieux, etc…) Nino Machaidze est une Juliette émouvante et son chant est d’une qualité presqu’exceptionnelle. Le reste de la distribution est digne de l’œuvre, avec un Roméo plus qu’honnête.
25 août : « Nabucco ». Le premier chef d’œuvre de Verdi. L’opéra qui fit de lui le premier grand compositeur d’Italie en l’édifiant publiquement, en raison du sujet, aux aspirations politiques du pays. Une mise en scène, des décors, des costumes et des chœurs superbes. Au pupitre, Julian Koratchev dirigeait avec un enthousiasme fervent.
Vincent Azamberti