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LES NUITS D’ERBALUNGA

jeudi 20 septembre 2012, par Journal de la Corse

Parallèlement à son festival de variétés qui a ses adeptes, Erbalunga nous proposait cette année, et dans l’espoir de la renouveler les années à venir, une série de récitals de piano organisée au premier chef par Patrice Morachini, lui même pianiste de talent, ancien élève d’éminents maîtres. Parmi les artistes engagés, on comptait Claire Désert bien connue, Ilya Rashkovskiy, Sofja Gülbadamova et Edna Stern. La création de ce festival est née de l’idée de s’attacher à présenter des pianistes de renommée internationale et de jeunes artistes en devenir. Un public chaque soir plus nombreux a confirmé le bien fondé de cette organisation. Le JDC était invité au récital de Sofja Gülbadamova. Lauréate de concours internationaux en Russie, aux USA, en France, en Espagne et en Allemagne, cette remarquable pianiste a reçu en 2008 le premier Prix du Concours International de piano d’Aix en Provence et du Concours International Francis Poulenc. En 2010, elle remporte le Grand Prix du Concours « Rosario Marciano » à Vienne. Elle a enregistré pour les télévisions russe, américaine, polonaise, espagnole, allemande, française et belge. L’autre soir, dans le théâtre de plein air d’Erbalunga, elle proposait un programme dédié à la Ballade, genre musical destiné avant tout au piano. Les quatre ballades de Chopin, inscrites en deuxième partie du récital, restent uniques en leur genre et font figure de modèles. En première partie, Sofja Gülbadamova avait inscrit les Ballades N°1 et 2 de Liszt et la Ballade en fa dièze majeur de Gabriel Fauré. De superbes pièces requérant une technique assurée et un sens subtil de la démarche mélodique. Deux exigences remarquablement servies par la soliste. On sait que l’œuvre de Liszt est d’abord celui d’un pianiste qui, après Beethoven et Chopin, a révélé les possibilités nouvelles du piano et que Fauré, pour sa part, novateur par la sinuosité de la ligne mélodique est inimitable par le sens de la mesure et l’équilibre de la construction. Quant aux Ballades de Chopin, l’interprète du soir, fidèle au texte sans servitude a, comme il le faut, laissé chanter ces admirables Ballades, comme tout Chopin d’ailleurs, sans les affubler d’un sentimentalisme trop longtemps attribué. Chopin est le poète d’une énergie vigoureuse. Comment ne pas souhaiter que les effets de cette heureuse tentative se fassent ressentir dans les années à venir ?

Vincent Azamberti

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