Après avoir abordé le sujet de la maladie d’Alzheimer et la vieillesse avec Odette une pigeonne messagère pas ordinaire, Lili Pissenlit poursuit l’aventure du roman jeunesse avec une nouvelle héroïne pas piquée des vers : Prune Lalune. Une véritable peste que personne ne rêverait d’accueillir et encore moins d’avoir comme proche parent. L’expression « mieux vaut l’avoir en peinture… » lui va comme un gant ! Début des aventures d’une Prune, persuadée qu’elle ne demande pas… la lune.
Peste !
Sacré caractère que cette Prune. Avec ses réflexions sans façon, et ses manières d’être supérieur, Prune a tout de la petite fille qui est une épreuve à toute patience d’adulte. Lili Pissenlit ne ménage pas son talent pour dépeindre une petite fille au caractère bien trempé, et Marie-Claire roux a su l’illustrer, comme autant d’instantanés des vacances de cette chipie. Que cela soit dans les courriers d’ultimatum qu’elle adresse à ses parents depuis Cul-de-Sac, « le seul bled sur la carte où il pleut au mois de juillet », ou sa façon de décrire ses proches (Jules son petit frère, « à 6 mois, il a la perception d’un poisson rouge ») ou des situations (« pour vivre à la campagne, il est de bon ton de d’avoir l’air baba cool, un rien laisser-aller, style rescapé de mai 1968, shooté au lait de chèvre »), tout chez elle transpire la colère d’avoir été envoyée en vacances sur le continent. Et elle ne fait aucun effort, ou plutôt elle ne ménage pas ses efforts pour être encore plus atroce.
Enfant têtue
Si la Comtesse de Ségur avec sa Sophie avait montré les dessous d’une petite fille aux allures si sage, Lili Pissenlit n’est pas en reste pour montrer toute l’étendue machiavélique qu’un enfant peut déployer pour arriver à ses fins. Sans compter que la petite n’en est pas à son coup d’essai. On l’apprend dans les courriers qu’elle prend soin de rédiger à ses parents, comme autant de SOS envoyés pour retourner passer ses vacances en Corse, à Bastelicaccia, et non pas chez tata Josette, alias Chaussette. Loin de plaindre cette enfant têtue, le lecteur de tout âge ne pourra que rire face à ses récriminations, ses récits, ses appréciations très tranchées de la vie.
Myriam Mattei
Lili Pissenlit, Prune Lalune ou les vacances pourries d’une peste ! Éditions MiC_MaC, 138 pages, 7,50€