Le 9ème art n’a pas manqué la rentrée littéraire de septembre, avec l’arrivée dans nos librairies de petits bijoux. Parmi ceux-ci, nous avons retenu cette semaine le premier volume d’un diptyque sur la « Guerre des Boutons », sujet d’actualité, mais aussi « Une Nuit de Pleine Lune », dernier ouvrage issu de la collaboration entre Hermann, et son fils Yves H. Un régal !
La Guerre des Boutons – Tome 1
On parle beaucoup de la « Guerre des boutons » en ce moment, et notamment de la polémique liée à la sortie simultanée de deux œuvres cinématographiques à gros budgets. Le roman de Louis Pergaud, qui est aujourd’hui un grand classique de la littérature, a également été adapté en bande dessinée en ce mois de septembre. Olivier Berlion, que l’on connaît pour « Le Cadet des Soupetard », « Sales mioches », ou encore « Tony Corso », s’est attelé à nous livrer un diptyque sur l’histoire des Longeverne et des Velran. Tout commence avec une insulte : « Tous les Longeverne sont des couilles molles ! ». Lorsque Tigibus vient rapporter ces paroles à ses camarades de classe, il n’en faut pas plus pour déclarer la guerre. Sous l’autorité de leur chef Lebrac, ces derniers organisent alors une expédition punitive. Une nuit, sur la porte de l’église de Velran, ils écrivent à la craie : « Tou lé Velran son dé paigne cul ». Cette fois, la guerre des boutons est belle et bien déclarée. L’adaptation d’Olivier Berlion est fidèle, poétique, respectueuse de l’œuvre initiale et bien construite. Ce dernier arrive à nous faire revivre, avec beaucoup de nostalgie, le parfum désuet d’une guerre de clocher entre deux bandes de gosses à la campagne. Avec ces bagarres à coups de lance-pierres et de marrons, nous sommes loin des affrontements parfois meurtriers qui opposent les bandes des cités de banlieue. Si cet album, comme le fut le roman de Pergaud, est un véritable hommage à la France campagnarde et rurale, ce dernier est un aussi une belle leçon d’amitié, de vie et de fidélité. On adore !
Une Nuit de pleine lune (one shot)
Yves H. et Hermann ont encore frappé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont frappé un grand coup ! Yves H., qui n’est autre que le fils d’Hermann, nous livre ici un one shot au rythme endiablé, pétri de suspense et pour le moins sanglant. L’intégralité de l’histoire se déroule sur une journée. Ou plutôt, une journée, et... une nuit ! Karim rêve de retourner vivre un jour au Maroc, dans une villa au soleil, au bord de mer. Mais pour cela, il aurait besoin de toucher le pactole. Avec une équipe pas vraiment pro, il décide de s’attaquer à la petite fortune d’un couple de particuliers, qui vit à la campagne, dans un manoir. Ce sont donc cinq jeunes nerveux et mal préparés qui pénètrent un soir dans cette maison isolée. Ne parvenant pas à ouvrir le coffre, ces derniers décident d’attendre le retour du couple, afin de les effrayer suffisamment pour qu’ils dévoilent le code. Mais ces derniers ne savent pas vraiment à qui ils ont affaire. N’importe qui finirait pas céder à la menace, voire la torture. Mais Boisseau, le propriétaire des lieux, n’est pas vraiment n’importe qui. Ce récit, court, intense et endiablé, nous raconte en réalité l’histoire d’un casse qui tourne mal, de destins qui basculent. Chaque page nous conduit un peu plus vers l’horreur. Cette bande dessinée existe également sous forme de collector, publié en tirage limité et augmenté d’un cahier graphique de 8 pages, sous couverture inédite. Un tel ouvrage méritait bien une belle parure...
Francescu Maria Antona