La rentrée littéraire passée, de très nombreuses nouvelles bandes dessinées sont arrivées dans nos librairies. Parmi ces dernières, nous avons retenu trois d’entre-elles : l’édition intégrale de Théodore Poussin de Frank Le Gall, le cinquième épisode, très attendu, d’Amours fragiles, et le nouvel opus d’Arthur de Pins, « Zombillénium ». Trois genres très différents pour un 9e art en pleine santé !
Théodore Poussin – L’Intégrale 2
Né dans l’imagination de Frank Le Gall, qui officie à la fois au scénario et au dessin, Théodore Poussin est devenu au fil des années une référence dans le monde de la bande dessinée. Ce personnage, qui est apparu au début des années 80 dans les pages du « Journal de Spirou », est un héros que la destiné précipite dans une quête pleine d’aventures, de mystère, mais aussi de poésie. Frank le Gall illustre avec brio cette série, avec sa ligne claire et juste, et a su donner à son personnage une place à part dans les récits d’aventure en bande dessinée. En réalité, Théodore Poussin est inspiré du propre grand-père de Frank le Gall. Ce dernier se trouve entraîné, presque sans le vouloir, dans une quête qui le mène au bout du monde, et au fond de lui-même. Aujourd’hui, les éditions Dupuis nous proposent une réédition de ces aventures, dans une collection intégrale appropriée. Dans « L’Intégrale 2 », qui vient de paraître, les lecteurs pourront redécouvrir les albums suivants : « Le Trésor du Rajag blanc », « Un Passager porté disparu », « La Vallée des roses », et « La Maison dans l’île ». les amateurs du genre pourront également découvrir des pages bonus, dans lesquelles un certain nombre d’inédits sont dévoilés. On adore !
Amours fragiles – Résistances (5)
Chez Casterman à présent, voici enfin arrivé le cinquième épisode de la série « Amours Fragiles », par Beuriot et Richelle. Entre élans du cœur et fracas de l’Histoire, les auteurs nous ramènent dans les méandres de la Seconde guerre mondiale. Nous sommes au printemps 1943, dans le sud-est de la France. Martin est revenu occuper son poste d’officier allemand après être allé enterrer son père en Allemagne. Très vite, il cherche à retrouver Katarina, devenue Catherine. Mais celle-ci a quitté les lieux pour Lyon, où elle a rejoint André-Louis, passé depuis peu dans la clandestinité. Tandis que Martin s’interroge sur son avenir, Catherine quant à elle, décide de franchir le pas, et rejoint les rangs de la Résistance. Deux ans après la sortie du quatrième épisode, Beuriot et Richelle nous offrent enfin la suite de cette élégante série, poignante. Adossé à un grand souci de la véracité historique, un sens aigu du détail crédible et un travail tout en finesse sur les nuances de la psychologie humaine. Une série de très grande qualité...
Zombillénium – Ressources humaines (2)
Dans un tout autre registre à présent, Arthur de Pins nous présente, chez Dupuis, le deuxième épisode de « Zombillénium », intitulé « Ressources humaines ». Tags sur les murs, avertissement du curé du coin : visiblement, les esprits d’échauffent autour de Zombillénium. Quand on n’embauche que des morts – ou des sorcières – dans une région où le taux de chômage atteint les 25%, il faut bien s’attendre à quelques frictions. Si l’on ajoute à ça, des visiteurs pénibles et des employés qui, pour être morts, n’en aimeraient pas moins prendre des vacances, on comprend que ce n’est pas trop le moment de venir parler revendications salariales à Francis von Bloodt. Arthur de Pins nous confirme dans cet album, tout le talent qu’on lui connaît, maniant avec dextérité un humour noir décapant et totalement jubilatoire. Du bel ouvrage !
Francescu Maria Antona