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LE RETOUR DE L’EMPEREUR

jeudi 3 mai 2012, par Journal de la Corse

Depuis la mort de l’Empereur, à Sainte Hélène, le 5 mai 1821, sa mémoire est passée par phases alternées entre les périodes de reconnaissance publique et celles d’effacement et d’oubli. Dans ce dernier cas, le souvenir se cantonnait à quelques cérémonies privées. Nous sortons actuellement du tunnel de la période récente d’absence et de silence relatives à Napoléon. Aujourd’hui, l’Empereur revient. On aurait pu dire, avec le poète : « Dors, nous t’irons chercher ». Exception confirmant la règle, les livres de l’historien Max Gallo.

Mais on ne peut empêcher le fait que dans tous les pays du monde les poètes et les historiens, apologistes ou censeurs aient succombé à l’attrait du destin de ce géant historique. Voici donc que le pendule revient sur le mythe napoléonien. Au musée de la Légion d’Honneur est exposée la berline intacte du chef de guerre. Elle transportait Napoléon d’un champ de bataille à l’autre, avec son trésor financier. Elle avait été le butin des Russes. Elle vient d’être prêtée par Moscou pour cette exposition et sera visible jusqu’en juillet. En même temps vient de se terminer aux Invalides, un « Son et lumière » très couru, mettant en valeur ce patrimoine architectural et militaire. Le thème du spectacle était « Louis XIV-Napoléon-De Gaulle ». Figures emblématiques de la nation française. Et voici des publications dans la foulée. Max Gallo avait commencé l’année avec son Napoléon dans la série « Ils ont fait la France ».Toujours avec le même talent il raconte le conquérant, le législateur, le mythe. Voilà que Jean Tulard le talonne avec son « Dictionnaire amoureux de Napoléon ». C’est du Napoléon dans tous ses états par un spécialiste qui a écrit de nombreux ouvrages sur l’Empereur. Dans la campagne de l’élection à la présidence de la République, des hommes politiques importants ont rendu hommage à Napoléon comme représentant de l’identité française avec quelques autres grands personnages. Voici qu’en Corse même, après une période de mise à l’écart Napoléon revient très fort. Dans cette vague napoléonienne la figure de Pascal Paoli intervient aussi. Justement ces rapports de Paoli et de Napoléon, le général, le général Franceschi en traite aussi dans un article de la revue « Vive l’Empereur » de février dernier sous le titre « Les Marches de l’Empire. 1769-1793 » Dans un style sobre et direct, ce spécialiste militaire, général de corps d’armée, historien sérieux et documenté, apporte un éclairage nouveau sur les rapports et la rupture entre les deux corses illustres eux aussi avec Sampiero. Napoléon se sépare de Paoli lorsque celui-ci rompt, en 1793, un serment de fidélité à la France. Lui-même lance alors, à Ajaccio, un appel à la fidélité. Du fond de son exil londonien, avant de mourir, Paoli, au lendemain de Brumaire, mit des lampes aux fenêtres de sa maison, suivant l’usage corse, pour fêter le fils de ce Charles Bonaparte qui avait guerroyé à ses côtés.

Marc’Aureliu Pietrasanta

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