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La musique adoucit même le polar

jeudi 9 juin 2011, par Journal de la Corse

Livre costantini

Le deuxième polar de Chris Costantini offre au lecteur une plongée dans le polar noir, en suivant l’enquête menée saxo triomphant de Thelonius Avogaddro, un policier mélomane, un flic solitaire et désabusé, sur les traces d’un trafic incroyable de prothèses ultra-performantes, avec des relents de drogue, qui ne compte pas ses pas puisqu’il fait aussi voyager de New-York à Copenhague, en passant par Djibouti.

Polar très documenté

Un ex-Marine du front irakien est retrouvé mort dans une boîte gay. Un ex-Marine avec une prothèse ultra perfectionnée à la jambe droite. Un mystère à résoudre qui stoppe net le projet de conversion de Thel, flic New-Yorkais, en détective privé, après 30 ans passés dans la police. Cette enquête pour démonter un trafic de prothèses va également conduire ce policier à une introspection plus intime, comme en miroir de l’histoire personnelle de l’auteur, dont certains amis ont connu l’amputation, et qui s’est nourri de ses propres voyages, de ses rencontres et de ses fêlures. Chris Constantini s’est d’ailleurs bien renseigné avant de se lancer dans l’aventure de l’écriture, notamment sur la fabrication et le business des prothèses, il a aussi rencontré des policiers et un soldat parti en Irak. Thel, le héros du polar, répond aux stéréotypes classiques du genre : il est New-Yorkais, il aime le jazz, le bourbon et les cigarettes, et il est plongé dans les affres d’une histoire singulière, sur le plan professionnel et intime. L’histoire dans l’histoire, comme les scénarios d’un film policier, qui éclaire plus sur le personnage que sur les rebondissements de l’enquête.

Livre avec play list

Le jazz n’est jamais bien loin. Dans le prénom du flic qui mène l’enquête. Thel, pour Thelonious, en référence sans doute au célèbre pianiste de jazz Thelonious Monk, dans le tempo de l’écriture, très jazzy, pour un livre pianoté sur le clavier, dans la bande musicale proposée par l’auteur en fin d’ouvrage, pour compléter les références des titres de jazz qui parsèment l’œuvre. D’autres clins d’œil se retrouvent épinglés sous la plume de Chris Costantini, comme la devise de Thel, accrochée dans son bureau, qu’il emprunte à Michel Audiard : « L’idiot qui marche va plus loin que dix intellectuels assis ».

Myriam Mattei

Chris Costantini, A pas comptés, édition Michel Lafon, 317 pages, 17,95 €

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