L’ancien directeur de la Culture et du Patrimoine à la Collectivité Territoriale de Corse a été nommé, le 1er juin dernier, conservateur du Musée Bonaparte. Après les Musées de Bastia, de la Corse et le Musée Fesch, Jean-Marc Olivesi renoue ainsi avec un concept qui lui correspond parfaitement. Rencontre...
Dans son bureau situé au troisième étage de la Maison-Musée Bonaparte, Jean-Marc Olivesi évoque la période napoléonienne. À travers l’histoire de l’Empereur, de son enfance à Ajaccio à son exil à Sainte-Hélène, le nouveau conservateur situe la genèse et les enjeux de la Révolution Française, sans omettre de mentionner Pasquale Paoli, personnage lié à la famille Bonaparte et dont Napoléon fut longtemps, un fidèle. Les dates fusent, plus précises les unes que les autres. Avec elles, des anecdotes, des citations, l’histoire replacée dans son contexte. À l’évidence, Jean-Marc Olivesi se retrouve dans son élément, en dirigeant, de nouveau, un Musée après sept années passées à la Direction de la Culture et du Patrimoine de la CTC. « Je travaillais trop dans l’aspect administratif, sourit-il, le travail de fond me manquait. »
Retour au « terrain »
Forcément, quand Jean-Pierre Commun, son prédécesseur au Musée Bonaparte est nommé à la DRAC de Lyon, le poste est laissé vacant et Jean-Marc Olivesi saisit l’opportunité d’un retour au « terrain ». Bien que passionné de Modernisme (période allant de 1495 à 1789), le nouveau conservateur n’en reste pas moins fasciné par Napoléon. « Napoléon, rajoute t-il, c’est un personnage hors du commun. Travailler sur lui nous permet de mieux comprendre les enjeux politiques culturels et historiques de son époque. » Le nouveau responsable du Musée entend s’inspirer du travail de ses prédécesseurs afin de poursuivre l’évolution et le développement de cette structure. « Chacun d’entre eux, rappelle t-il, a apporté quelque chose de personnel. Bernard Chevalier, Clodette Joannis, qui a donné un souffle nouveau au Musée ou Jean-Pierre Commun, qui est parvenu à mettre en place des expositions temporaires, ont tous contribué à créer une dynamique importante. Pour ma part, je souhaite faire en sorte que la population ajaccienne et, plus généralement celle de Corse, se réapproprie le Musée ; qu’il fasse partie intégrante de leur vie. Autre aspect, le Musée doit être la référence d’un lieu d’excellence pour l’histoire. »
Quatre axes de travail
Pour ce faire, Jean-Marc Olivesi compte œuvrer autour de quatre axes principaux. L’historique de la Maison. Il constitue le point d’ancrage où la famille s’est établie et « u Tastu », ce goût qu’avaient les Bonaparte pour les belles choses et qui va nous permettre de documenter la nature du mobilier et d’une manière générale, les arts. » Les séjours effectués par Bonaparte dans sa maison natale. Ils sont au nombre de cinq au total et revêtent une importance capitale. Entre 1786 et 1793, il revient ici et se pose beaucoup de questions, notamment sur l’avenir de la Corse. Il est très proche de Paoli et se tourne vers lui avant d’épouser les idées de la révolution. » Le travail de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie effectué dans cette maison. Un travail considérable, conclut le conservateur. Avec une moyenne de près de 70 000 visiteurs par an, la maison Bonaparte est le Musée le plus fréquenté de l’île. Et nul doute que l’arrivée de Jean-Marc Olivesi aux commandes devrait renforcer un peu plus la notoriété di a Casa Bonaparte...
Philippe Peraut