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« J’aimerais créer une oeuvre musicale qui tienne du paysage sonore et devenir en quelque sorte un plasticien sonore. »

vendredi 16 août 2013, par Journal de la Corse

« J’aimerais créer une oeuvre musicale qui tienne du paysage sonore et devenir en quelque sorte un plasticien sonore. »
Tommy Lawson

Avec l’électronique peut-on dire plus qu’avec des instruments de musique ?
Avec l’acoustique on est toujours limité en nombre et en diversité. Avec l’électronique je peux faire comme si j’avais cent orchestres de cent instrumentistes chacun… Les possibilités sont illimitées et ça c’est très excitant. Au début ça m’a conduit à une boulimie. Avec l’expérience je me suis assagi !

Quelle différence entre bande son et musique originale ?
Disons qu’une bande son est plus figée. Avec une musique originale jouée en live je peux réagir au plateau comme un orchestre le ferait pour accompagner des chanteurs ou des musiciens. D’où plus d’ouverture, plus d’aération dans mon propos.

L’alliance musique électronique- chorégraphie est-elle si évidente ?
On doit l’intéresser et faire preuve d’exigence en dehors des modes et des courants. Je ne suis pas le seul à créer ce genre de musique dans un environnement chorégraphique contemporain ce qui ne signifie pas qu’il y ait évidence… Je travaille et vis avec une chorégraphe et tous les deux on collabore depuis longtemps. Ça facilite mes créations musicales qui doivent avant tout s’insérer dans le propos de la danse.

Cette collaboration avec Hélène Taddei-Lawson comment se déroule-t-elle ?
On a la chance de bien s’entendre et neuf fois sur dix nous sommes en concordance artistique. Règle impérative : il faut que la musique apporte véritablement quelque chose à la danse et ne pas oublier qu’une bonne musique ne sert pas forcément une chorégraphie.

Le public bastiais est-il difficile à convaincre ? Régulièrement vous faites la musique du vidéaste, Stéphane Broc. De quelle façon travaillez-vous avec lui ?
Notre collaboration dure depuis dix ans et nous sommes en bonne correspondance artistique. On se connait. On se comprend. On s’apprécie. Sur un tournage je m’occupe de la prise de son ce qui me donne déjà une idée de la musique à composer. Avec Stéphane on peut travailler séparément lui, en Belgique par exemple, et moi à Bastia, où côte à côte comme pour « Synchro City », la vidéo créée pour le dernier Plateforme Danse et projeté au Centre Culturel « Una Volta ».

Vous avez fait du mapping (projection de lumière avec bande son) sur les façades du vieux Bastia. Allez-vous recommencer ?
Le mapping exige une grande technicité et son financement est cher. Nous envisageons d’utiliser ce procédé non plus seulement sur des immeubles mais à très petite échelle sur des corps de danseurs.

Violoncelliste ou guitariste vous aimez aussi vous associer avec des musiciens acoustiques ?
En 2007, avec Anne-Lise Herrera, violoncelliste classique, nous avons entamé une collaboration qui nous a amené à former le collectif, Zone Libre, pour mener à bien des projets sur une matière musicale hybride mêlant acoustique et numérique. Deux ans plus tard lors d’une résidence d’artistes au Burkina Faso pour la création d’une deuxième version chorégraphique de « Paysage » j’ai pu rencontrer le guitaristegriot, Dramane Diabaté. On a alors joué et enregistré ensemble. Puis on s’est retrouvé à Bastia pour continuer nos créations en commun.

Votre objectif avec Zone Libre ?
J’aimerais créer une oeuvre musicale qui tienne du paysage sonore et devenir en quelque sorte plasticien sonore.

• Propos recueillis par M.A-P

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