« J’aimerais créer une oeuvre musicale
qui tienne du paysage sonore et devenir
en quelque sorte un plasticien sonore. »
Tommy Lawson
Avec l’électronique peut-on dire plus qu’avec des instruments
de musique ?
Avec l’acoustique on est toujours limité en nombre et en diversité.
Avec l’électronique je peux faire comme si j’avais cent orchestres de
cent instrumentistes chacun… Les possibilités sont illimitées et ça
c’est très excitant. Au début ça m’a conduit à une boulimie. Avec
l’expérience je me suis assagi !
Quelle différence entre bande son et musique originale ?
Disons qu’une bande son est plus figée. Avec une musique originale
jouée en live je peux réagir au plateau comme un orchestre le ferait
pour accompagner des chanteurs ou des musiciens. D’où plus
d’ouverture, plus d’aération dans mon propos.
L’alliance musique électronique- chorégraphie est-elle si
évidente ?
On doit l’intéresser et faire preuve d’exigence en dehors des modes
et des courants. Je ne suis pas le seul à créer ce genre de musique dans un environnement chorégraphique contemporain ce qui ne signifie pas qu’il y ait évidence… Je travaille et vis avec une chorégraphe et tous les deux on collabore depuis longtemps. Ça facilite mes créations musicales qui doivent avant tout s’insérer dans le propos de la danse.
Cette collaboration avec Hélène Taddei-Lawson comment
se déroule-t-elle ?
On a la chance de bien s’entendre et neuf fois sur dix nous sommes
en concordance artistique. Règle impérative : il faut que la musique
apporte véritablement quelque chose à la danse et ne pas oublier qu’une
bonne musique ne sert pas forcément une chorégraphie.
Le public bastiais est-il difficile à convaincre ? Régulièrement
vous faites la musique du vidéaste, Stéphane Broc. De
quelle façon travaillez-vous avec lui ?
Notre collaboration dure depuis dix ans et nous sommes en bonne correspondance
artistique. On se connait. On se comprend. On s’apprécie.
Sur un tournage je m’occupe de la prise de son ce qui me donne déjà
une idée de la musique à composer. Avec Stéphane on peut travailler
séparément lui, en Belgique par exemple, et moi à Bastia, où côte à
côte comme pour « Synchro City », la vidéo créée pour le dernier
Plateforme Danse et projeté au Centre Culturel « Una Volta ».
Vous avez fait du mapping (projection de lumière avec
bande son) sur les façades du vieux Bastia. Allez-vous
recommencer ?
Le mapping exige une grande technicité et son financement est cher.
Nous envisageons d’utiliser ce procédé non plus seulement sur des
immeubles mais à très petite échelle sur des corps de danseurs.
Violoncelliste ou guitariste vous aimez aussi vous associer
avec des musiciens acoustiques ?
En 2007, avec Anne-Lise Herrera, violoncelliste classique, nous
avons entamé une collaboration qui nous a amené à former le collectif,
Zone Libre, pour mener à bien des projets sur une matière musicale
hybride mêlant acoustique et numérique. Deux ans plus tard lors d’une
résidence d’artistes au Burkina Faso pour la création d’une deuxième
version chorégraphique de « Paysage » j’ai pu rencontrer le guitaristegriot,
Dramane Diabaté. On a alors joué et enregistré ensemble. Puis
on s’est retrouvé à Bastia pour continuer nos créations en commun.
Votre objectif avec Zone Libre ?
J’aimerais créer une oeuvre musicale qui tienne du paysage sonore
et devenir en quelque sorte plasticien sonore.
• Propos recueillis par M.A-P
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