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INTERVIEW Jean-Pierre Lanfranchi

mercredi 9 mars 2011, par Journal de la Corse

Jean pierre lanfranchi

« Proposer une vitrine de la production théâtrale de Corse pour le public et surtout pour les programmateurs »

Jean Pierre Lanfranchi

Rappelez-nous l’objectif essentiel des Théâtrales ?

Proposer une vitrine de la production théâtrale de Corse pour le public et surtout pour les programmateurs de l’extérieur et de l’île afin qu’ils puissent composer leur affiche estivale et choisir les pièces en connaissance de cause. Après six éditions du festival on s’aperçoit enfin qu’ailleurs on commence par savoir qu’il existe un théâtre qui se fait ici !

Qu’est-ce qui pourrait aussi faciliter l’exportation des créations théâtrales insulaires ?

On a proposé à la CTC la composition d’un comité d’experts qui détecterait les spectacles valant la peine d’être largement vus et qui pourraient bénéficier d’aides de la Collectivité territoriale autorisant un nombre conséquent de représentations tant ici qu’à l’extérieur.

Pourquoi n’y a-t-il pas eu de festival l’an dernier ? Pourquoi en avoir avancé la date de mai à mars ?

En mai il y a beaucoup trop de week-ends prolongés ce qui rend difficile la tenue d’un festival. L’an dernier pour cause de régionales et de meetings électoraux on n’a pu organiser la manifestation dans de bonnes conditions.

Vous dites vouloir intégrer le théâtre de Corse dans le paysage culturel hexagonal. Cela consiste-il en une normalisation ?

Le théâtre de Corse n’est pas si anormal ! Pour l’heure son problème est qu’il a du mal à sortir de l’île. Lorsque je parle de l’intégrer au paysage culturel de l’hexagone j’entends le faire connaître.

Un théâtre de Corse doit-il avoir ou revendiquer une spécificité ?

Ça dépend des créateurs. Mais le théâtre est témoin de son temps et du lieu où il baigne. C’est pourquoi il parle forcément de son environnement Il est également le dernier refuge de l’utopie en des temps de discours tronqués réduits à des slogans. Y-a-t-il des spécificités corses au théâtre ? Pour ceux qui jouent en langue corse sans aucun doute … Mais il est tout de même paradoxal de devoir sur-titrer nos spectacles en français !

Quelle définition donnez-vous du théâtre de création ?

Ce peut être la mise en langage théâtral d’un texte original ou une revisitation d’œuvres existantes : Car on doit admettre que les grands traits humains se retrouvent à travers le temps et l’espace.

Votre sélection officielle vous est dictée par quels critères ?

Je ne suis pas seul à sélectionner. On est une équipe avec Olivier der Beken, Anne Lise Herrera, Francis Aïqui, et Patrice Antona auprès de qui nous nous informons. On tient compte du travail de la compagnie sur la durée et de celui des acteurs. On regarde des vidéos. On confronte nos avis pour ensuite établir un classement qui vise à retenir les dix meilleurs. On tient compte du travail de la compagnie sur la durée et de celui des acteurs. On regarde des vidéos. On confronte nos avis pour ensuite établir un classement qui vise à retenir les dix meilleurs.

Que devient votre troupe, « Unità Teatrale » ?

On va monter « Les Joyeuses commères de Windsor » de Shakespeare en corse. La première est prévue pour la fin avril à Lupino. Du 15 au 31 juillet, on sera en tournée d’été. On a par ailleurs demandé à la CTC d’être conventionnés sur quatre ans.

L’équipe de gauche à la tête de la CTC a-t-elle une politique culturelle ?

Le président de l’exécutif, Paul Giacobbi, qui chapeaute la culture, a réuni deux fois les représentants des différents domaines artistiques siégeant au Conseil économique, social et culturel pour s’informer du terrain. Sous peu, devraient être annoncées des dispositions sur les futures conventions quadriennales ainsi que des choix pour limiter le saupoudrage des crédits.

Propos recueillis par M.A-P

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