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Interview de Stéphane Biancarelli

jeudi 6 octobre 2011, par Journal de la Corse

Les Musicales retrouvent Higelin. Entre le chanteur et le festival c’est une longue histoire ?

On l’a reçu à Bastia lors des toutes premières éditions des Musicales et on l’a souvent croisé dans de nombreux festivals. Il y a déjà quelque temps que nous attendions son retour. Il avait donné son accord pour participer au vingtième anniversaire de notre manifestation, mais un empêchement est survenu. Entre Higelin et les Musicales – malgré une longue absence - des liens se sont tissés … Il est aussi un habitué de Calvi.

Une soirée réunit autour d’un projet commun, A Filetta et Danyèl Waro. Pourquoi cette initiative ?

Waro et les membres d’A Filetta ont fait connaissance aux Rencontre Polyphoniques de Calvi. Entre eux ils ont ressenti une intense affinité. D’où une volonté d’imaginer un concert commun avec des créations communes. Ce projet, Corses et Réunionnais l’ont finalisé durant une résidence d’artistes à la Réunion. A Bastia ils donneront ensemble un récital qui sera le premier d’une tournée sur le continent. On pense qu’il y aura de belles surprises.

Pour des béotiens du jazz pouvez-vous évoquer la richesse artistique de Keith B. Brown ?

Il est originaire du delta du Mississipi, la patrie du blues. Keith B. Brown joue un jazz très acoustique et très vocal. Il chante en s’accompagnant à la guitare et compose ses propres morceaux. En résumé il est l’esprit du blues … Autre caractéristique il a beaucoup tourné en Europe.

Vous projetez également au Studio, « The Soul of a man » de Wim Wenders, un film dans lequel Keith B. Brown interprète le bluesman, Skip James. Pour quelles raisons ?

Dans cette œuvre le propos du cinéaste allemand est de remonter aux sources du jazz à travers la vie et la musique de Skip James, Blind Willie Johnson, JB Lenoir. Par la fiction, les images d’archives, des interviewes de témoins, Wenders restitue à l’écran l’atmosphère de l’époque où est né le blues. La copie du film dont la version en DVD est épuisée, a été difficile à trouver. Keith B. Brown doit assister à la présentation ou de la discussion finale des deux séances prévues.

Le poids des mots ? Le choc des musiques ? Qu’est-ce qui est le plus flagrant dans la palette de découverte que vous nous proposez ?

Comme les autres années nous avons misé sur la diversité et choisi des artistes qui sortent du lot. La plupart ont pour caractéristique d’incarner la nouvelle génération de la scène musicale. Certains sont de véritables découvertes comme Titi Zaro, un duo féminin aux racines sépharade et réunionnaise, qui habite du côté d’Angers et n’a tourné que dans sa région. Comme Iaross, un Montpellierain qui fait rimer rock et chanson française. D’autres tels Boogers ou Mélissmel ont déjà plus d’expérience. Pareil pour l’Ajaccien, Klinamen, un projet de Viktor Sorba.

Pourquoi l’absence de musique classique ?

Par manque d’opportunités et pour des raisons financières. Mais si les conditions le permettent nous sommes prêts à renouer avec la musique classique.

Les Musicales sont parties prenantes du RéZo, qui promeut les musiques actuelles. Une démarche indispensable ?

Nécessaire à l’émergence de nouveaux talents. C’est pourquoi, le samedi 15, nous organisons une rencontre de professionnels des musiques actuelles autour de « Problématique du soutien à la diffusion en région ». On compte bien évidemment sur une telle rencontre pour embrayer sur d’autres actions.

Propos recueillis par M.A-P

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