Jean-Baptiste Giffon : « Des atouts économiques et historiques importants »
Jean-Baptiste Giffon est élu à la municipalité de Bastelica depuis 2002. Depuis cette date, il s’est investit pleinement dans son rôle de responsable d’une commune comptant parmi les plus illustres -passé historique oblige- de l’île. Au sortir de la quatorzième édition des journées « Sampieru », il nous livre son sentiment sur une manifestation en plein essor. Il évoque, également, les atouts économiques et culturels dont dispose Bastelica.
Les journées « Sampieru Corsu » entraient, cette année, dans leur 14e édition. Que retenez-vous de cette manifestation ?
La municipalité est très heureuse de s’associer, chaque année, à la démarche du Comité auquel il convient de tirer un grand coup de chapeau. Il accomplit un travail énorme. Ces journées constituent un moment fort, pour la commune, de surcroît, durant la période estivale. Le patrimoine y est valorisé. C’est aussi le moyen d’avoir, l’espace de deux jours, un important éclairage médiatique. Cela confère des atouts supplémentaires au village.
Quels sont, justement les atouts principaux de votre commune ?
Trois axes importants se distinguent : L’agro-alimentaire avec l’abattoir et les unités de transformation de charcuterie, le tourisme avec les randonnées l’été et bien sûr le ski en hiver au Val d’Ese. Et enfin le futur centre d’immersion linguistique qui devrait ouvrir ses portes en 2012. Ces atouts permettent à la commune de disposer d’atouts très importants sur le plan économique. Cela créé une dynamique avec des emplois, des logements et un tissu vital favorisant l’essor du milieu rural.
En quoi consiste ce centre d’immersion linguistique ?
L’Education Nationale va déplacer son personnel dans le cadre d’un enseignement hebdomadaire qui inclura les cours le matin et des activités ludiques l’après-midi. Le tout en langue corse. Ce sont des activités liées à la micro-région, activités de montagne ou nautiques. Cela va concerner 60 à 80 élèves de classes primaires à chaque fois. Il va de soi que cette structure va donner, un élan nouveau sur le plan économique à la commune. Nous sommes fiers, également, d’avoir été choisis pour participer à cette démarche linguistique et culturelle. Un partenariat regroupant la Région, l’Education Nationale et la commune a été créé à cet effet.
Quels sont les grands chantiers à venir pour la commune ?
Ils concernent, pour l’essentiel, la construction d’une nouvelle station d’épuration ou le projet d’exploitation de la forêt bastelicaise. Cette exploitation forestière comporte coupe de bois, réhabilitation, entretien et constitue avec une superficie de 12500 hectares, d’autres atouts. Nous avons engagé, par ailleurs, en 2010, des travaux au Val d’Ese. On a procédé à l’agrandissement du domaine skiable, passé d’1,5 à 5 km de pistes. L’accueil, le parking, l’électrification du plateau ainsi que divers aménagements paysagistes seront effectués à court terme.
Avec 520 habitants l’hiver et plus de 2000 l’été, Bastelica montre bien que l’on peut vivre, aujourd’hui, dans le rural. À quoi attribuez-vous cette réussite ?
C’est un ensemble de choses. Nous avons des atouts économiques importants qui permettent de favoriser, autour, le développement du tissu vital dans ce village de montagne. Bastelica a, par ailleurs, un passé historique très marqué. Il comptait plus de 3000 habitants au XIXe siècle. Un chiffre qui est passé à 4000 dans l’entre deux guerres. De tout temps, Bastelica fut un important centre politique de l’île. Cette réussite, c’est aussi, le fruit du travail d’une population qui oeuvre pour son village, sans oublier, bien sûr, une municipalité qui est à l’écoute et qui participe de ce développement.
Interview réalisée par Philippe Peraut