Derniers jours de la belle saison. Propices aux universités d’été et autres rendez-vous annuels de militants et partisans. Régionalistes et autonomistes de France ont tenu leurs journées comme tant d’autres partis ou mouvements. Des participants éminents, basques, bretons, corses, occitans, alsaciens.
Ils sont les plus en vue, mais présence aussi d’autres représentants locaux et régionaux. Réclamations devenues habituelles : « davantage de pouvoirs et davantage de moyens.. » Plus vulgairement « nous voulons plus de compétences et plus de sous ». « Avida dollars » (1) comme on moquait le peintre catalan Dali. Mais cette année-ci pas de chance. Mauvaises pioche ! Finies les trente trompeuses du surendettement général. La fin de juillet 2012 a sonné le glas des deux régions éminemment autonomes des deux Etats voisins de la France souvent montrées comme des modèles. Menacées d’expirer et appelant toutes les deux au secours leur Etat détesté. Deux territoires phares de l’autonomie : la Sicile et la Catalogne. Voyez la Sicile. Elle bénéficie d’un pouvoir autonome. D’une large autonomie législative et budgétaire. Elle échappe totalement au contrôle de l’Etat italien. La voilà débitrice de plus de 21 milliards d’euro (qui s’ajoutent à la dette souveraine italienne). Le déficit sicilien est de 5,3 milliards. Elle va droit dans le mur économique et financier. Immédiatement et inéluctablement vers la faillite. Résultat d’une gestion où la gabegie atteint les sommets. Les 20 milliards de subventions qu’elle avait obtenus de Bruxelles n’ont été affecté que pour 9%. Où est passé le reste ? Et la Sicile d’appeler Rome à l’aide. Cet Etat dont elle refuse pourtant le pouvoir et les règles. La Catalogne elle aussi est dans le gouffre. Une situation à la sicilienne. Peut-être pire. L’opinion publique la compare à la Grèce. Le gouvernement de Barcelone, le plus en pointe de l’autonomisme, fier de braver Madrid non sans un certain mépris pour l’Etat espagnol ! L’orgueilleuse Catalogne ploie sous une dette de 40 milliards d’euro. Celle cumulée des régions hispaniques s’élève à plus de 145 milliards ! Saietta ! (2) Elles sont à bout de souffle. Les investisseurs ne veulent plus les financer à des taux raisonnables. Avec sa dette de 24 milliards, la région de Valence, gavée de dépenses inutiles, appelle au secours, comme la Catalogne, le gouvernement de Madrid. Au nom de la solidarité nationale. Puisqu’elles sollicitent celle-ci c’est donc qu’elle existe bien. Mais qu’en est-il de la solidarité européenne, au moment où l’Europe s’apprête à éjecter la Grèce de son sein. Il faudra donc revoir la copie. L’Eldorado européen s’est éloigné vers des horizons devenus incertains. Les temps ont changé « Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre ». Aurait-on oublié le message de Musset ?
Marc’Aureliu Pietrasanta