C’est à l’Université de Corte que se sont rencontrés, en janvier, des producteurs, agriculteurs et artisans, quelques politiques, quelques enseignants, des responsables du monde agricole et, surtout, ces nombreux bénévoles des associations qui animent les foires rurales dans toute la Corse. La Fédération des Foires Rurales Agricoles et Artisanales de Corse–la FFRAAC– avait voulu cette journée pour rappeler ses objectifs, échanger avec tous ces acteurs et le public, pour pouvoir, si possible, agir ensemble.
En présentant la journée, la présidente de la FFRAAC, Joëlle Titran-Suzzoni, a évoqué les très nombreux bénévoles sans lesquels l’organisation de ces foires serait tout simplement impossible. D’une vingtaine de bénévoles au début du mouvement, on en compte jusqu’à six cents aujourd’hui. Mais elle a rappelé aussi que quand trois producteurs partent à la retraite un seul d’entre eux aura un successeur. Comment faire, s’interroge la présidente ? Ces états généraux apporteraient-ils la réponse ?
La journée était organisée en deux temps : la matinée, consacrée à un état des lieux des foires et marchés de Corse, bilan détaillé présenté par Jean-Michel Sorba. Et un questionnement d’Achille Martinetti sur ce mouvement des foires. « C’est le dernier mouvement du monde rural qui ait une vision globale, une intelligence collective en Corse », nous dit l’animateur principal de la foire de Bocognano. Il évoque aussi l’historique « Foire de Cilaccia ». Aboutissement de la démarche de ces collectifs qui s’engageaient, cette foire est devenue, au fil du temps, une sorte de référence que certains finiront par qualifier d’utopie. Mais cette référence sera reprise longuement par Paul-Jo Caitoculi dans l’atelier 3, au cours les travaux de l’après-midi.
En effet, le deuxième temps de la journée était consacré au travail en trois ateliers qui ont travaillé simultanément. Avant de se retrouver en séance plénière, dans le grand amphi Landry, pour la synthèse des groupes. Une table ronde finale et un dernier débat avec le public allait clore une journée riche en échanges chaleureux et toujours courtois. Et où le plaisir de se retrouver était perceptible.
Rappelons les thèmes abordés dans ces trois groupes :
Atelier 1 : Le label « Fiere di Corsica » : enjeux et contrôle de son utilisation.
Atelier 2 : Rôle des foires et des marchés sur les activités de production agricoles et artisanales.
Atelier 3 : Modernité et enjeux des marchés de proximité dans le développement territorial.
Que peut-on espérer pour l’avenir des foires et de cette manifestation des solidarités professionnelles et citoyennes ? Si ces foires ont pris des formes bien différentes au fil du temps, il semble cependant que l’exigence, toujours plus grande chez le consommateur pour des produits de qualité issus d’un territoire bien identifié, puisse permettre d’espérer leur maintien et même leur développement. A condition que la reconnaissance, la formation et l’organisation de tous les bénévoles soient prises en compte par les institutions et le monde politique et que leur engagement soit considéré comme un véritable investissement.
A.M.