Du 8 au 15 mars c’est une vingtaine de spectacles que le public pourra voir à Bastia lors de la 8e édition du Festival du théâtre de Corse.
En deux parties la manifestation théâtrale organisée par Jean Pierre Lanfranchi. D’abord une programmation officielle réunissant des compagnies se définissant comme professionnelles et semi-professionnelle. Puis une scène ouverte rassemblant des amateurs. A noter que la qualité ou la pertinence des pièces ou des interprétations n’est pas le lot exclusif de l’une ou l’autre de ces catégories… En corse ou en français, pour un public adulte ou un public jeunesse les spectacles se déroulent au théâtre municipal, à la salle polyvalente de Lupino, et à Sant’Angelo. A signaler, cette année, une adaptation en italien de l’œuvre de Roberto Saviano, « Gomorra », jouée par des comédiens napolitains, prévue initialement dans le cadre de la saison théâtrale bastiaise. Voilà donc qui tombe à pic ! Le festival de Jean Pierre Lanfranchi – c’est son intérêt – se veut une vitrine de la production insulaire en matière de théâtre. Si le choix des troupes participantes est sélectif, il peut fort bien être discuté… Objectif de la manifestation ? Promouvoir, aider à la diffusion ou être un tremplin pour ce qui se crée en Corse pour la scène. Comme tous les ans on retiendra la présence à Bastia de troupes venues d’Ajaccio : KSA de Livia Stromboni avec « Les palabrablas de Nelly », A Commedia pour « La danse de l’albatros », Nénéka pour une adaptation de Copi. De Balagne : l’ARIA pour « Une laborieuse entreprise », Teatru di a Funicella pour « Pas à pas ». De Porto-Vecchio : I Chjachjaroni pour « Mourir passe encore, mais vieillir ». De la plaine orientale : Tutti in scena pour « Vai à fatti leghje ». Et encore du Cap ou des environs de Bastia. A l’affiche des représentations appartenant aux répertoires classique et contemporain au sens large. Le festival, occasion de découvertes stimulantes, est aussi opportunité d’un questionnement : le théâtre, pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Quelle écriture ? Quel contenu ? Quelles réflexions doit-il porter sur notre société. De quelle façon expliquer le paradoxe voulant que l’évidente fascination pour les planches, pour l’art dramatique qui motive tellement petits et grands, ne s’accompagne pas forcément d’un nombre croissant de spectateurs ? Faut-il en déduire que le théâtre est surtout une thérapie pour ceux et celles qui s’amusent à jouer à l’acteur ? Ou un jeu de rôle ?
Michèle Acquaviva-Pache