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Exposition de Françoise Serieys « Signes-Traces-Transition »

jeudi 21 juin 2012, par Journal de la Corse

Des créations inédites de Françoise Serieys à la galerie du CAUE de Lupino. L’espace d’une trop courte quinzaine de jours. Première exposition, Bastia intra muros, d’une artiste aussi confirmée que subtile.

Des rouges adoucis. Des bruns, des noirs, des bronzes fertiles et même un vert furtif. La plasticienne invente ses couleurs et compose ses toiles avec fantaisie et rigueur. Une alliance des contraires caractéristique de Françoise Serieys. Un mariage de valeurs supposées opposées atout indéniable d’une artiste allant de plus en plus à l’épure au fur et à mesure de l’expérience et de la maîtrise. Belle résonance de ces œuvres qui entretiennent un dialogue musical que leurs vibrations soient telluriques ou leurs tonalités aériennes. Le support toile s’enrichit de papier comme modelé, martelé, lissé de froissures, de pliures, ou si l’on préfère de défroissages et de dépliages. Interviennent également des cannelures de carton décanté de sa banalité – très ordinaire trésor. Surgissent aussi des aplats d’enveloppes kraft à effet carrelé, grillage à ouvrir sur l’absolu ! Chez Serieys il y a tous les constituants d’une violence dominée aboutissant à un bonheur presqu’apaisé. Si au premier regard l’œuvre peut être quelque fois perturbante, elle sait toujours avec une pareille intensité devenir réconfort. Encore un paradoxe… Les titres des toiles sont souvent des trouvailles inventives, échos des formes, des couleurs, des matières offertes à l’observation. Avec de l’humour parfois, ainsi cette référence-pirouette à une grenouille ! Avec de la poésie quelquefois, ainsi cette mention d’un « livre des lunes » ! Originalité encore cette récurrence d’écritures imaginaires débouchant sur l’énigmatique lisibilité d’un monde où dansent fluides cortèges de lettres et symphonies de signes. Difficile d’évoquer une œuvre plutôt qu’une autre. Mais peut-être faut-il mettre en exergue pour sa puissance invocatoire et sa profonde étrangéité « l’heure dite » : esquisse de croix, symbole d’une quête spirituelle et non d’une quelconque marque de religiosité ? Ou ébauche d’une fenêtre … sur l’infini ?

Michèle Acquaviva-Pache

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