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Exposition « Autoportraits urbains »

jeudi 23 juin 2011, par Journal de la Corse

Autoportrait urbain

« Je » est une ville …

Une exposition de photographies à Genève. Un livre où les poèmes de l’une dialogue avec les images de l’autre. Une vidéo pour dire le foisonnement et le multiple soulignés par une ponctuation sonore. « Autoportraits urbains » se décline sur plusieurs médias. A l’objectif : Frédérique Arianeger (photo). Aux textes poétiques et à la réalisation technique : Ève Odountan.

Superpositions. Juxtapositions. Télescopages à effet de palimpseste, les prises de vue de Frédérique Arianeger œuvrées avec Ève Odountan ont une résonance qui évoque l’art baroque, celui qui allie exubérance et rigueur. Un art baroque de toute modernité. Singularité de ce travail photographique : le visage, la silhouette de la photographe se déploie – jusqu’à la dissolution – dans le décor citadin tandis que rues, immeubles, parcs osent l’incarnation dans un corps et des rondeurs de femme. Audace de ces « Autoportraits urbains » : ils s’emparent de toutes les couleurs et les brandissent comme une oriflamme. Verts cruels ou tendres. Rouges feu ou estompés. Bleus crus ou aqueux. Jaunes éclatants ou mordorés. Violets claquants ou apaisants. Du « flashy » le plus intense aux camaïeux les plus doux ces photographies sont grâce et violence mêlées. Et la palette de leurs couleurs compose la musique d’un univers féminin très particulier, presqu’aux confins de l’étrange. La ville c’est Genève, port d’attache des deux artistes, avec une escale à Shanghai aussi. Toutes deux se revendiquent de l’urbanité au sens d’usage du monde et à celui du rapport étroit avec la cité. Une urbanité inconcevable sans l’humain, d’où la récurrence du personnage qui hante ou inspire les lieux. Frédérique Arianeger a un parcours de sculptrice et de graveuse parallèlement à une carrière de juriste. Elle désirait satisfaire sa recherche de nouveaux supports. Ève Odountan est à l’origine réalisatrice et productrice puis a élargi son champ d’activités artistiques au multimédia. Elle était avide d’utiliser la liberté qu’offre le numérique et sa capacité à réinventer l’image. Leurs talents, leurs envies elles les ont mis en commun … Faut-il ajouter que l’une d’elles a de fortes attaches en Corse !

Michèle Acquaviva-Pache

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