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EN RÉÉCOUTANT CHARLIE PARKER

jeudi 14 avril 2011, par Journal de la Corse

C’est une vieille évidence. Le disque nous permet d’entendre ce qui se produit aujourd’hui en matière d’enregistrement, mais aussi ce qui fut fait dans un passé plus ou moins lointain. C’est une chance, car certains artistes, et dans tous les genres, furent des inimitables, voire des exceptions. Ainsi, dans le domaine du jazz, d’un Charlie Parker, dit « Charlie » (1920-1955), saxophoniste alto Américain qui, au début des années 40 du siècle dernier, au Miton’s Club de New York, fut l’un des protagonistes privilégiés des réunions expérimentales du bop. Ses improvisations présentaient une structure harmonique très complexe, de nombreux accords altérés, des phrases mélodiques alternativement formées d’une succession rapide de notes brèves ou bien des notes tenues sur un rythme aux accents irréguliers. Originalité et rendement nouveau. Son influence sur les musiciens de son époque a été immense et le rôle qu’il a joué dans la musique de jazz peut être comparé à celui de Louis Armstrong. Les musiciens noirs des années 70 se sont souvent inspirés de l’extraordinaire liberté d’improvisation de Parker. Il a joué et enregistré des albums surtout avec des quintettes et d’autres petits ensembles avec Dizzy Gillespie puis en son nom.(1) C’est aux Editions « Pastperfect Silver One » que l’on doit un fort beau CD, composé de 22 pièces et qui porte en commentaire les mots suivants : « Portrait of a genius » (2) Concluant. Et quel plaisir de retrouver cet éminent artiste, sans doute le plus grand soliste de saxophone alto et, pour beaucoup de critiques hautement compétents, le plus grand improvisateur de l’histoire du jazz. Une invention personnelle fondée sur une interprétation plus libre des schèmes harmoniques en usage dans le jazz traditionnel. La phrase parkérienne se distingue par une respiration et un relief très particulier. Il est bien dommage que sa fantaisie un peu folle et son indépendance forcenée, ainsi que ses problèmes psychologiques aient fait de lui un musicien maudit. Mais peut-être a-t-il incarné et plus que quiconque par là l’essence même du jazz, marginal par excellence.

Vincent Azamberti

(1) Ces propos doivent beaucoup au Dictionnaire du jazz (Laffont)

(2) The international Music Company AG 22045 Hambourg Germany

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