L’édition 20011 d’Arte Mare met l’accent sur le film policier. Quant à la Méditerranée elle a la vedette dans la compétition et le panorama de l’année ainsi que dans la section Corse.
Après la crise, après la comédie les organisateurs ont choisi le thème du polar qui conjugue cinéma populaire et cinéphilie. Au programme de grands classiques comme « Le deuxième souffle » de Melville. Un détour par le maître du « Giallo » italien, Dario Argento dont sera projeté « L’oiseau au plumage de cristal » et « Le chat à neuf queues ». Un reflet de la collection décalée, « Suite noire » de la chaîne Arte avec entre autres « On achève bien les disc-jockeys » d’Orso Miret ou « Tirez sur le caviste » d’Emmanuelle Bercot. Bref, des intitulés parodiques pour des films plein de verve. A la sauce polar encore quatre « appuntamenti » de 18 heures sur le « Giallo » par Daniel Cohen, sur le noir français par Jacques Labib et Pierre Duculot, sur la figure du gangster italo-américain par Frédérique Flori, sur le thriller politique par Maud Tabachnik. Les films évoquant les printemps arabes : deux tunisiens, deux égyptiens, un israélo-palestinien, un libanais, devraient être l’occasion d’aborder par le biais cinématographique des sujets incontournables concernant l’est et le sud de la Méditerranée. Par exemple, pourquoi les dictatures en Tunisie, en Lybie, en Égypte ont-elles eu la vie si longue ? Pourquoi l’occident a-t-il soutenu avec tant de constance ces dictateurs ? Pourquoi l’identité des peuples révoltés ne trouve-t-elle à s’incarner que dans l’Islam ? Pourquoi l’analyse de la révolution islamique d’Iran a-t-elle été si légère, si folklorique que les leçons n’en ont pas été tirées ? Pourquoi cette histoire iranienne peut-elle se répéter aujourd’hui dans d’autres pays ? Il y a là matière à faire marcher d’urgences ses méninges ! Arte Mare c’est aussi des ateliers pour les scolaires, une exposition d’art plastique, le prix Ulysse à Pierre Assouline, un prix du premier roman à Giorgio Vasta pour « Le temps matériel », livre dont la critique italienne a dit que c’était un chef d’œuvre. En ouverture et en clôture deux avant-premières : « Des vents contraires » de Jalil Lespert et « Le Havre » du très célèbre cinéaste finlandais, Ari KaurismäKi.
Michèle Acquaviva-Pache