La poignée de main est franche, le regard sincère. Il est, en fait, tel que tout le monde l’imaginait : naturel, simple et disponible. Venu présenter son premier film en tant que réalisateur « La fille du puisatier », le 28 avril dernier à la cinémathèque de Corse, Daniel Auteuil n’a, visiblement pas fait dans le « protocole » à l’occasion du déjeuner auquel était conviée la presse locale au terme de la représentation.
« Je suis là pour vous, déclare-il d’emblée, à votre disposition ». Sans doute son lien avec la Corse y est-il pour beaucoup. Il n’empêche que Daniel Auteuil se livre avec gentillesse, ce 28 avril, à d’interminables séances photos, signe des autographes et bien sûr, accorde des interviews, le tout avant-ou après- le déjeuner. Une journée en somme placée sous le signe de la convivialité et de la simplicité. C’est, en effet, avec simplicité que l’acteur a accepté d’évoquer, outre ce film, son premier passage derrière la caméra, son parcours d’acteur et sa venue dans l’île.
Coup de cœur pour la Corse
« La Corse, dit-il, je l’ai découverte pour la première fois en 1970. J’y venais en vacances. Et puis, en 1974, j’ai été invité au mariage de mon ami Maxime Le Forestier à Erbalunga. J’ai eu un vrai coup de cœur. J’ai vendu mon appartement à Paris pour acheter une maison ici ». En fait de coup de cœur, celui qu’il a eu pour la sculptrice insulaire Aude Ambroggi qui est devenue son épouse, marque indéniablement une nouvelle étape dans sa vie. « Je suis Corse, lance t-il, hilare, à Aullène, d’où elle est originaire, ils me disent tous que je suis leur cousin. Alors, quand on me demande d’où je suis, je réponds : d’Aullène. C’est tellement beau d’être de quelque part. » Une idylle qui lui correspond parfaitement. Pour preuve, à 59 ans, l’acteur, déjà père de deux grandes filles -et même grand père depuis le mois de février- est conquis par la naissance, le 24 septembre dernier, de Zackary, son premier fils. « C’est ma force », confie t-il. Finalement, Daniel Auteuil acteur et réalisateur ne se distingue pas vraiment de Pascal Amoretti, personnage qu’il incarne dans la « Fille du Puisatier ». On aurait presque l’impression que les deux ne font qu’un. Cette simplicité et son naturel se retrouvent dans l’œuvre de Pagnol qu’il reprend à merveille sans dénaturer la précédente. « Le choix des acteurs a été très important. Je voulais quelqu’un qui caractérise l’innocence pour jouer le rôle de Patricia, un rôle qu’Astrid épousait à merveille. Quant à Felipe, il fallait quelqu’un d’authentique et qui respirait la gentillesse. Kad remplissait parfaitement ce rôle. » Installé à Porto-Vecchio, l’acteur-réalisateur se démarque, par son attitude, de bon nombre de célébrités. On le voit siroter son pastis attablé en ville, en compagnie de personnes du coin. Il reste même toujours disponible pour les éventuels paparazzis. « Je suis un citoyen européen, reprend-il, je pourrais vivre ailleurs...mais je suis bien ici », avant de rajouter en provoquant l’hilarité : « attention, je ne vote pas là ! ».
Ph.P