La 17e édition du Corsica Raid Aventure s’est déroulée, dans l’île, du 4 au 8 juin dernier. À travers les activités proposées, cette manifestation a mis en exergue l’extraordinaire engouement qu’elle suscite ainsi que ses dimensions culturelle et environnementale. Le pari osé par Michel Bacciochi, en 1994 tient toujours...
En 1994, le premier Corsica Raid Aventure voit le jour. D’Ajaccio à...Ajaccio en passant par l’Alta Rocca, Bavella, Ghisoni, Vizzavona et Bastelica, les premiers participants découvrent la difficulté de l’épreuve et les somptueux contours de l’île. Depuis, dix sept ans se sont écoulés et la passion de ses organisateurs est restée la même. Sportivement, la compétition est devenue l’un des premiers raids du monde. Quant aux concurrents, ils parcourent la Corse jusque dans ses moindres recoins, du Nord au Sud et d’Est en Ouest à travers des activités telles que le parcours d’orientation, le kayak de mer, le canyioning, descente en rappel, via Ferrata, VTT... Le Renosu, le Rutondu, Paglia Orba, u Cintu ont dévoilé tous leurs secrets. « Le but, » explique Michel Bacciochi, organisateur et cheville ouvrière de la manifestation, « a toujours été le même ; la mise en valeur de la Corse, ses paysages mais aussi sa culture, son patrimoine, son histoire, etc... »
Un outil de promotion de la Corse
L’homme est, à l’évidence, un passionné. Pour preuve, quand il évoque le Corsica raid, il sait de quoi il parle et ne laisse, bien souvent, que quelques « miettes » à ses interlocuteurs. « Nous sommes une association écologique, assure t-il, cette dimension revêt une importance capitale pour le Raid. C’est pourquoi notre stratégie reste la même depuis le début avec un nombre de participants toujours limité. On ne peut pas prôner un message écologique en intégrant 500 concurrents ! » Cette 17e édition a mis en exergue la notoriété dont jouit, aujourd’hui, le Corsica Raid. Un film de 26 minutes relatant la compétition 2011 sera diffusé sur 22 chaînes de TV. « L’aspect compétitif reste le même, poursuit Michel Bacciochi, le Raid est avant tout une épreuve sportive. Ceci étant, nous faisons en sorte d’utiliser cet outil pour créer une dynamique. Le Corsica Raid doit prendre, désormais une autre dimension en étant utilisé comme vecteur d’image à l’extérieur. Aujourd’hui, le sport nature est numéro un dans le monde. En mêlant sport, environnement et culture, nous pouvons faire de cette compétition un véritable atout de promotion de l’île. » Dans cette stratégie, le responsable du Corsica Raid entend proposer le concept d’une « route d’excellence » à travers les villes ou territoires-étapes traversées. « Nous devons associer tous les acteurs concernés par cette démarche. »
S’inscrire dans la durée
Aujourd’hui, chacune des micro-régions de l’île a été parcourue par la caravane du Corsica Raid. Si l’édition 2011, qui s’est bouclée à Bonifacio, fut, comme les précédentes, un succès, le pari d’inscrire cette manifestation dans la durée est encore loin d’être assuré. « Le raid existe depuis 1994, conclut Michel Bacciochi, mais chaque année, c’est l’incertitude jusqu’au dernier moment. En 2008, il fut annulé. C’est d’autant plus frustrant que les potentialités sont là et que la compétition s’est élevée. Son impact et sa notoriété constituent un gage de sérieux mais cela reste encore insuffisant. On se bat 12 mois sur 12 pour préparer les échéances et boucler le budget, qui est financé, à 80%, par des fonds privés. Une aide un peu plus substantielle des collectivités et un ou deux permanents sur l’année, nous permettraient de disposer d’une assise suffisante pour voir plus loin. » Le rideau est tombé pour 2011. Michel Bacciochi et son équipe sont déjà à pied d’oeuvre pour préparer la 18e édition.
Ph.P.