Compagnie théâtrale Nénéka « Baal » de Bertolt Brecht

Corte, Bastia, Ajaccio vont pouvoir successivement découvrir « Baal » de Brecht par la Cie Nénéka que dirige le metteur en scène et comédien, François Orsoni. Des rendez-vous à ne pas manquer. « Baal » évoque la trajectoire d’un homme qui ne croit plus à rien et détruit tout. L’histoire s’orchestre en une chute progressive et irrémédiable qui va déboucher sur un suicide assumé. Simultanément « Baal » est une quête du plaisir et du sentiment de puissance, une quête en des temps de totales désillusions nées de la guerre de 14-18, avec des implications qui marqueront d’une violence extrême le cours du XXème siècle. Par son cadre temporel la pièce s’insère au cœur de la problématique historique franco-allemande. Montée à la demande du Festival d’Avignon « Baal » est le deuxième texte de Brecht que met en scène François Orsoni. Le dramaturge allemand, il l’avait bien sûr déjà rencontré durant ses études de théâtre parce qu’il est incontournable. « Baal » il l’avait déjà lu également, et il l’a comme redécouvert après la réalisation, il y a trois ans, de « Jean la chance », autre œuvre de jeunesse de Brecht, appartenant à ce qu’on pourrait appeler sa période « anarchisante ». En France Bertolt Brecht a été en vogue dans l’après guerre jusqu’aux années 70, lorsque des metteurs en scène de gauche programmaient ses pièces étiquetées « marxisantes ». La chute du mur de Berlin a ensuite précipité Brecht au purgatoire pour cause de clap de fin de l’Allemagne de l’Est et de réunification allemande. Une mise au coin somme toute assez brève puisque le dramaturge ne peut être cantonné à la fonction de donneur de leçon bolchevique voire de conditionnement sectaire tant son œuvre est d’abord humaine, et si dénonciation des injustices il y a souvent chez lui … pourquoi pas ! Particularité de « Baal » ? François Orsoni a obtenu des coproductions au plan national : Festival d’Avignon, CTC, Festivale delle Colline Torinesi, théâtre d’Arles, théâtre de la Bastille. La pièce a été crée au « in » d’Avignon l’été dernier. Michèle Acquaviva-Pache