Dans la morosité ambiante une compagnie avoue une satisfaction en l’occurrence Art Mouv’. Cette compagnie vient, en effet, de parapher une convention quadriennale tripartite avec la CTC et la ville de Bastia… Un gage de reconnaissance.
Cette convention, Art Mouv’ l’attendait avec impatience. Pour pouvoir mieux se projeter dans l’avenir. Pour anticiper. Pour prévoir des actions avec une certaine amplitude. Pour planifier son travail en sortant de la précarité. Assurance d’un soutien des pouvoirs publics cette convention qui court sur quatre ans tient aussi en quelque sorte d’une labellisation qui ouvre des portes en offrant des possibilités nouvelles. Le document signé définit les missions d’Art Mouv’. A la compagnie fondée par Hélène Taddei-Lawson et Tommy Lawson de réaliser trois pièces chorégraphiques sur la durée des quatre années à venir, de diffuser son travail sur l’île et à l’extérieur. Autre point stipulé : avoir à cœur de sensibiliser jeunes et moins jeunes à la chorégraphie et à l’art numérique en organisant des ateliers dans les écoles et les quartiers ainsi que des stages ; continuer le festival « Plateforme Danse » ; œuvrer de concert avec les centres culturels insulaires. Bref, développer un programme d’action ancré dans une démarche d’innovation axée sur des thématiques sociétales et environnementales. Dans le contexte corse qui s’y prête bien, Art Mouv’ doit agir pour la préservation et l’enrichissement de l’identité insulaire et parallèlement nourrir l’échange et le dialogue des cultures. Aller au devant de l’autre est d’ailleurs un impératif que met en pratique la compagnie depuis longtemps. En effet, dans le paysage culturel de l’île, elle est l’une de celles qui est le plus animée par l’idée du voyage, puisqu’outre l’hexagone elle a séjourné pour des représentations ou des résidences en Amérique latine et en Afrique. Quant à la Corse dans sa spécificité elle est omniprésente dans les vidéos d’Art Mouv’, ou par des collaborations avec des représentants de la polyphonie traditionnelle comme cela a été le cas récemment avec le groupe « Barbara Furtuna ». Autre projet : un Centre de développement chorégraphique en partenariat avec l’université de Corse et le conservatoire de l’île. Un centre dont l’une des préoccupations devrait être la formation et qui fonctionnerait en réseau à l’échelle insulaire avec une administration centrale.
Michèle Acquaviva-Pache