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CHANSONS D’AMOUR

jeudi 7 mars 2013, par Journal de la Corse

Anne Sofie von Otter : Mezzo soprano suédoise dont la brillante carrière, en train de se poursuivre, démarra à l’échelon international en 1984 au Festival d’Aix en Provence, se consacre également au lied , à la mélodie française et à la chanson. La voici aux côtés de Brad Mehldau (piano) dont elle dit l’avoir entendu à la radio et se souvenir d’avoir été frappée par sa musique. « Voilà quelqu’un, se dit elle, avec qui j’aimerais travailler un jour ». C’est chose faite et l’on pourra se procurer ce coffret de deux CD qui propose d’une part des chansons de Mehldau, d’autre part des œuvres du même genre signées Léo Ferré, Barbara, Jacques Brel, Léonard Bernstein,etc...(1). Une invitation à écouter le meilleur de ce que l’on peut découvrir dans le genre. Les deux artistes concernés : une association improbable entre un pianiste de jazz renommé et une mezzo remarquable. Celle ci, on l’aura compris, artiste lyrique mondialement reconnue, apprécie le jazz et ne manque point d’affirmer parmi les légendes de cette musique afro-américaine le cas qu’elle accorde à ce que nous ont laissé une Ella Fitzgerald, une Billie Holiday, une Nina Simone. Elles furent toutes, pense-t-elle, de vraies musiciennes dont la voix collait intensément au sens de ce qu’elles chantaient. Quant aux sentiments que suscitent en elle les meilleurs artistes de la chanson européenne, ne la surprend-t- on pas à affirmer sur le grand talent qui fut celui d’un Léo Ferré par exemple : « Je l’ai tout de suite adopté. Superbes mélodies, grande personnalité » « Je ne suis pas une chanteuse de jazz, dit elle encore. Néanmoins, pour ce qui est du rythme, je m’efforce de trouver le genre de liberté et de flexibilité qui convient le mieux au style... je suis toujours avide de nouvelles chansons ». Mehldau, quant à lui, affirme, en évoquant la prestation présente : « L’importance que Anne Sofie von Otter donne au sens de ce qu’elle interprète augmente les enjeux pour l’instrumentiste que je suis. Nous nous sommes trouvé un style dont le son nous est propre, plutôt que de faire du Brel ou du Rodgers and Hart ». Qu’est ce qui vous inspire, lui demande-t-on, pour composer vos propres chansons ? Mehldau répond : « Je commence à composer à partir d’une idée musicale indépendante de tout texte, puis commence une lutte incessante pour que la densité des phrases musicales ne phagocyte pas le sens du texte. A cet égard, il est toujours bon d’écouter la musique italienne d’accompagnement, par exemple une aria comme « Casta diva » dans La Norma de Bellini. Nous avons là un coffret précieux. On n’y trouve que de la musique de qualité et le talent de deux artistes accomplis.

Vincent Azamberti

(1) Naïve. LC- 0540 et 2010 Naïve V 5241

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