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CD : Les douze symphonies de Londres

jeudi 24 mai 2012, par Journal de la Corse

Haydn (1732-1809), Dès qu’on l’aborde il apparaît comme un artiste mettant en œuvre des matériaux dont le type lui a été fourni par ses devanciers immédiats. Il s’exprime dès ses premières œuvres dans une langue musicale solidement établie dont il continuera certes à parfaire l’évolution mais dont seul le maniement magistral sera la marque de son génie. Loin d’être un précurseur il est le modèle même du grand classique. Le jour de l’an 1791, il foula pour la première fois le sol anglais. Au service des Esterhàzy depuis 1761, il n’avait entrepris aucun voyage visant à accroître la diffusion et la notoriété de sa musique. « J’étais coupé du monde, écrivait-il, je n’avais personne à proximité qui aurait pu me déconcerter ou m’amener à me torturer l’esprit, de sorte que j’étais obligé d’être original ». Il reste qu’il sut profiter pleinement de l’isolement et du calme de l’une des cours les plus puissantes de l’Empire des Habsbourg. Ses œuvres nombreuses ne connaissaient pas moins une large diffusion et l’ascension était irrésistible. Les années 1780 avaient connu plusieurs tentatives de la part d’organisateurs anglais de concerts ainsi que de mélomanes visant à le convaincre d’aller donner des concerts à Londres. Mais il n’en était pas question. Les raisons : ses obligations envers le prince Nicolas, son inexpérience en matière de tournées et de concerts publics, peut être aussi sa méconnaissance de l’anglais. Il fallu donc attendre le début de l’année 1791 pour qu’il consentit à se déplacer en Angleterre. Il y demeura un an et retourna à Vienne, s’arrêtant d’abord à Bonn où il fit la connaissance de Beethoven qui, notons le bien, devint son élève. Les douze symphonies dites « londoniennes » furent tenues comme le couronnement d’une œuvre symphonique incroyablement riche. Elles suivent encore le modèle de la symphonie classique, mais celle ci traitée au plus haut. On pourra les réécouter ou les découvrir grâce à un coffret de quatre CD paru récemment .Elles sont conduites par Marc Minkovski à la tête des « Musiciens du Louvre-Grenoble ». Une réussite incontestable. Y figurent, comme les mélomanes avertis le savent bien, les symphonies 96 (dites « Le miracle »), 93, 94, 95 dont celle dite « La surprise », celle dite « Militaire », celle dite « L’horloge », enfin celles dites « Roulement de timbales » et « De Londres ».Il faut souligner le contenu expressif et émotionnel de ces ouvrages bien mis en valeur par Minkovski. Les Musiciens du Louvre-Grenoble s’inscrivent dans le renouveau de la musique jouée sur des instruments d’époque. Quant à la carrière du chef d’orchestre ici au pupitre, on retiendra sa présence régulière à Paris et les invitations qu’il a reçues de Zürich, Bruxelles, Aix en Provence (festival), Salzbourg (festival) Moscou, Dresde, Berlin, etc…Un artiste habile et sincère.

Vincent Azamberti

(1) Naïve LC 7496

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