Franck Biancarelli nous parle du tome 4 du « Livre des Destins »
Franck Biancarelli est dessinateur de bande dessinée. Après sa série « Galfalek » aux cotés de Jean-Charles Gaudin, ce dernier s’est associé à un scénariste de renom, Serge Le Tendre (« Quête de l’Oiseau du temps »), pour donner naissance au « Le Livre des Destins » dont le tome 4 vient de paraître aux éditions Soleil. Rencontre avec l’auteur insulaire...
Franck, le récit comporte de nombreuses ellipses temporelles, nous faisant voyager d’époque en époque, pourquoi ce choix ?
Franck Biancarelli : « Le Livre des Destins est une allégorie sur la vie. Il était donc nécessaire de faire vieillir le personnage, de le voir changer. D’où ces sauts dans le temps. Chaque tome, correspond à un moment de l’existence. Enfant, adulte, vieil homme... C’est aussi le sens des transformations physiques du personnage : elles symbolisent les différents passages de la vie.
Dans le tome 3, on assiste à la création d’un comics. Une mise en abîme autour de vos propres ouvrages ?
F.B : Serge (Serge Le Tendre, le scénariste) et moi avons discuté de nous, notre métier, et de ce qu’est le processus créatif. De notre médium aussi... Nous en avons parlé dans tous les tomes. Dans le tome 4 par exemple, l’histoire peut se lire de deux façons. Soit page après page, comme toujours, soit en lisant l’histoire de Roman d’un coté et le strip consacré aux hommes en blanc de l’autre, et ce de façon indépendante. Mais nous ne sommes pas pour autant le sujet de notre histoire.
D’après vous, peut-on échapper à son destin ?
F.B : Pour notre histoire, Serge m’a présenté l’idée du Destin comme un jeu intellectuel. Cela me convenait parfaitement puisque je n’y crois pas du tout. Je pense d’ailleurs qu’il s’agit d’une reconstruction mentale, a posteriori. Par exemple, je dirais volontiers que j’ai toujours voulu être dessinateur de bande dessinée, que j’étais destiné à ça. Mais je sais très bien que cette sensation est une construction de mon esprit. J’aurais fait autre chose, j’aurais produit une autre construction à laquelle je croirais aussi fort.
« Le Livre des Destins » fait référence à de nombreuses œuvres d’aventures – romans, comics, films...
F.B : Très vite, l’idée d’explorer les divers modes narratifs faisant appel à l’écrit a fait partie du projet. « Le Livre des Destins » est esthétiquement un projet sur ces modes narratifs. Le tome 1 s’attache au conte pour enfants, à la fable, le tome 2 au roman d’aventure, le tome 3 s’intéresse aux comics, le 4 au cinéma... Ces modes narratifs nous ont marqués, certains plus que d’autres. Le cinéma est plus la passion de Serge, le comics, la mienne. On a donc cherché à les explorer, à mieux les comprendre, et aussi à leur rendre hommage. Ce n’est donc pas un hasard si personnage principal s’appelle Roman.
Francescu Maria Antona