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BD : « La Page blanche » ou une histoire d’amnésie

jeudi 1er mars 2012, par Journal de la Corse

Nouveauté chez Delcourt, « La Page blanche » vient de paraître dans la collection Mirages. Sur un scénario de Boulet, et des dessins et couleurs de Pénélope Bagieu. Les auteurs nous racontent l’histoire d’une jeune fille, qui sur un banc, a tout oublié d’elle-même. Eloïse est amnésique. Peut-on recommencer sa vie à zéro ? De quoi notre personnalité est-elle façonnée ? Voici des questions que se posent les auteurs, avec un regard tendre, et quelquefois humoristique.

Comment s’est écrite « La Page blanche » ?

Avant de démarrer « La Page blanche », j’avais déjà quelques albums à mon actif. Mais je n’avais jamais écrit un scénario de 200 pages, et surtout pas pour quelqu’un d’autre. Travailler pour soi est sécurisant. Laisser la place à un co-auteur (Pénélope Bagieu) implique de l’impliquer, et donc de l’emporter avec vous si jamais vous vous cassez la gueule. Lourde responsabilité ! Mais collaborer avec Pénélope, c’était pour moi la chance de donner vie à un scénario que j’avais en tête depuis longtemps. Il s’agissait des aventures de deux amnésiques – une fille et un garçon – qui ne se rencontreraient jamais, mais qui mèneraient en parallèle l’expérience brutale d’une soudaine perte de mémoire. J’avais déjà écrit quelques pages de l’aventure du garçon. Pas celle de la fille.

« La Page blanche » a de forts accents polar...

Et pourtant, il s’agit d’un univers que je connais peu. J’ai en revanche toujours été séduit, que ce soit dans la trilogie « Bourne » ou dans « XIII », par une de leurs figures récurrentes : le héros amnésique. Comme ces deux œuvres, « La Page blanche » raconte une quête d’identité – une enquête d’identité – menée par une jeune femme ignorant tout d’elle-même, et qui va devoir partir à la recherche de son adresse, et de son travail, de ses amis...

Votre album est également une critique de la société de consommation...

« La Page blanche » n’est pas un pamphlet contre la culture populaire. Nous constatons juste que cette culture qu’on partage tous ne définit pas grand monde, et qu’on ne donne pas d’indices sur soi en lisant « Harry Potter ». Oui, notre société est empreinte d’uniformisation. Mais « La Page blanche » n’est pas un album pessimiste. Juste l’histoire d’un personnage à la recherche de son identité, et qui ne trouve pas de réponses dans l’accumulation de biens. Sa remise à zéro lui sera peut-être salutaire... Rien n’est fataliste !

L’humour est d’ailleurs très présent dans votre album...

Je ne pense pas que je pourrais réaliser un album qui en soit dénué. D’abord parce que c’est dans ma nature. Ensuite parce que l’humour apporte une dimension réalise, la vraie vie se partageant souvent entre moments dramatiques et instants plus légers. J’ai toutefois veillé à ce que l’humour soit plus induit par des situations que par les personnages eux-mêmes. Les héros de « La Page blanche » riront peu... J’espère en revanche que ce sera le cas des lecteurs !

Francescu Maria Antona

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