Avec « BD à Bastia » c’est non plus une promesse de printemps annoncée mais la certitude des beaux jours prochains. Toujours la qualité. Toujours des rencontres avec de jeunes talents ou des auteurs renommés. Toujours de belles et fortes expos.
Cette nouvelle édition propose une douzaine d’expositions, la majorité d’entre elles au Centre Culturel « Una Volta », les autres à la bibliothèque municipale, au lycée Jean Nicoli, au Musée d’Histoire ou à la galerie Gour-Beneforti. En sommes une occasion de voyager dans Bastia intra muros tout en dépaysant nos regards grâce à des œuvres d’horizons créatifs pluriels. Au programme du festival ne pas oublier les débats organisés avec les artistes invités au café « Una Volta ». On ne peut que se réjouir de l’attention que porte Dominique Mattei, directrice du Centre Culturel et promotrice de la manifestation, à la bande dessinée du réel. Un genre très fécond dont l’intérêt est d’ouvrir les yeux sur le monde tel qu’il va – ou plutôt tel qu’il ne va pas ! Un genre qui interroge, qui interpelle souvent de manière très personnelle, sans cette approche trop fréquemment formatée de la TV, sur des événements proches ou lointains. On profitera donc de l’opportunité de s’attarder sur « Chroniques de Jérusalem » de Guy Delisle ; « Reportages » en Palestine, Irak, Tchétchénie par Joe Sacco ; « Les Mohamed » de Jérôme Ruillier, auscultation de l’histoire de l’immigration maghrébine ; « Pierre Goldman, la vie d’un autre », récit de la trajectoire du militant révolutionnaire par Emmanuel Moynot ; « Une métamorphose iranienne », plongée dans le totalitarisme des ayatollahs de Mana Neyestani. On retiendra aussi ces « mémoires d’enfance, mémoire d’histoire » qui vont nous emporter du Laos à la Pologne, de la Corée du Sud à Saint Laurent des Arbres dans le Gard, autant d’escales dans des souvenirs d’enfants qui ont connu des situations difficiles ou tragiques. Cette 19ème édition présente également des expositions monographiques à ne pas rater. Celle dédiée à Nicolas de Crécy, merveilleux dessinateur ou conteur. Celle consacrée à David B, ce maître du noir et blanc et du mouvement. Du côté du livre jeunesse on se gardera de manquer les réalisations d’Isabelle Chatellard, de Claude K. Dubois, de Loïc Jouannigot. A signaler deux auteurs bien connus de nos lecteurs : Frédéric Bertocchini et Éric Rückstühl qui dédicaceront leurs albums « Le bagne de la honte » et « Francesca ».
Michèle Acquaviva-Pache